Plusieurs rapports récents, souvent repris sans nuances dans les médias, font état d’une forte désaffection des filières scientifiques, en France et en Europe. Le seul objectif assigné au système éducatif peut-il être celui défini par la stratégie de Lisbonne : « augmenter le nombre total de diplômés en mathématiques, sciences et technologie dans l’UE d’au moins 15 % d’ici 2010 » ?

Avant de proposer des remèdes consistant à « alléger » la série S, à regrouper les enseignements scientifiques en collège, à promouvoir les « bonnes pratiques » ou à traiter uniformément tous les systèmes éducatifs européens, il faut commencer par cerner les questions !

Au-delà de la certitude statistique : nous allons manquer cruellement de scientifiques dans les années à venir, ainsi que d’enseignants des sciences, il faut prendre le temps d’explorer toutes les pistes, sans a priori, en croisant les approches et les compétences.
C’est ce que propose de faire Sylvie Nony, animatrice du secteur « sciences » au SNES. Avec elle, les collègues enseignant les disciplines scientifiques seront invités à s’interroger sur :

- La place de l’enseignement des sciences dans le secondaire et le supérieur aujourd’hui :
– Y a-t-il une véritable désaffection des filières de formation scientifique aujourd’hui ?
– Comment s’est diversifié notre système ces dernières années ?
– Les évaluations internationales.
– Les poursuites d’études supérieures.
– La persistance des inégalités sociales.

- Le discours sur l’enseignement des sciences
Les injonctions de Lisbonne en Europe, la démarche d’investigation en France :
– y a-t-il une « bonne méthode » pour enseigner les sciences ?
– Quelle est la signification de ces discours aujour-d’hui ?
– Quelle conception de l’Ecole trahissent ces discours, notamment celui contenu dans la loi d’orientation ?

- L’apport de la réflexion syndicale
– Quelles réflexions pédagogiques et/ou scientifiques promouvoir ?
– Quelles propositions en terme d’organisation des enseignements : diversification des séries, place de la pluridisciplinarité au collège, au lycée ?
– Comment reformuler aujourd’hui l’exigence de formation de haut niveau ?
– Quelles actions concrètes envisager ?