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Rentrée 2006

Filière STG au lycée de Toucy : agenda d’une belle bagarre

paru le vendredi 10 février 2006 , par Florence Jamois

 Lundi 16 janvier : la nouvelle tombe à 13 h 50 : le SNES puis notre proviseur nous annoncent que, pour la prochaine rentrée, la première STG est supprimée par le rectorat.
Nous avions bien eu quelques inquiétudes en mai 2005 lorsque l’on nous avait annoncé la suppression de la classe mixte en première, concrétisée par la suppression de l’option gestion en 1STG. Afin de s’assurer de notre silence et de notre docilité, diverses instances nous avaient habillement persuadés que c’était normal, que les classes mixtes étaient supprimées dans tous les petits lycées, ce qui s’est révélé inexact.

 Mardi 17 janvier : décision unanime de faire grève le lundi 23 janvier à l’occasion de la venue opportune du Ministre de l’Éducation nationale à Sens. Branle le bas de combat avec les dossiers à établir à destination du Ministre, du recteur, des syndicats et des élus, information des parents et des élèves dans l’urgence, dépôt d’un préavis de grève et affrètement de deux bus pour Sens.

 Jeudi 19 janvier : réunion avec Pascale Marlin, forte de son expérience passée sur la survie du BTS maintenance à Auxerre, pour mettre au point une stratégie de défense.

 Lundi 23 janvier : manifestation à Sens et grève à 100% des professeurs du lycée. Du jamais vu ! Entrevue avec les conseillers du Ministre et les représentants du recteur puis brève présentation au Ministre par l’intermédiaire du Président du Conseil général de l’Yonne, Henri de Raincourt. Nous n’en ressortons pas optimistes mais nous poursuivons avec l’information des élus du pays de Puisaye-Forterre. Les commerçants, les parents d’élèves et les enseignants de la Puisaye-Forterre mettent en place des pétitions.

 Jeudi 2 février : grève nationale et locale à Toucy.

 Vendredi 3 février : réunion à la mairie de Toucy pour élaborer un plan d’information sur la filière STG afin de démontrer au rectorat que la filière technologique attire des élèves.

 Mardi 7 février : affrètement de deux bus pour Dijon pour manifester devant le rectorat lors du CTPA. Dans l’après-midi, entretien avec le recteur dans le cadre du Collectif des lycées ruraux.

 Jeudi 9 février : décision rectorale d’accorder un sursis à la filière technologique de Toucy mais sans nous redonner l’option gestion nécessaire à la pérennité de cette filière car porteuse de choix pour les élèves et donc d’avenir pour la série ... comme nous l’avons constaté : le rectorat supprime l’option gestion en 2005 puis nous reproche en 2006 de ne pas proposer aux élèves les deux options ! Kafkaïen !

Pour conclure :
Seule la pression syndicale, politique, puis lycéenne et parentale ont eu une influence sur la décision de sursis accordé.
Ni la compétence, la motivation, l’investissement professionnel, l’esprit de coopération de l’équipe pédagogique, ni les conditions favorables pour les élèves évoluant dans une structure à taille humaine, ni même leurs résultats jugés trop bons (donc trop de moyens donc suppression de postes afin de faire revenir les résultats à la moyenne départementale) n’ont eu d’influence sur la décision prise.
Selon le recteur dans l’Yonne républicaine du 10 février « Il faut un environnement culturel, pédagogique et scientifique propice ». C’est justement ce que propose le lycée de Toucy, avec de nombreux débouchés assurés aux élèves. De nombreuses entreprises s’y implantent. La première demande des parents nouvellement arrivés en Puisaye est la suivante « Y a t il un lycée à Toucy ? »

Je viens de prendre la pleine conscience d’être simplement un facteur travail pouvant être déplacé et devant rentabilisé au mieux, au gré des besoins du rectorat, sans prise en compte des investissements professionnels réalisés.

Florence Jamois