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01/09/08

Réforme du lycée : quelles perspectives ?

Extrait du bulletin du S2-21 n°1 Septembre 2008

paru le mercredi 14 janvier 2009 , par le Secrétariat départemental S2-21

Réforme du lycée : Attention DANGER !

Cette année sera cruciale pour l’avenir du lycée.
Darcos a présenté les grandes lignes de
sa « réforme » le 17 juillet 2008

(http://www.education.gouv.fr/cid21733/point-de-situation-sur-lareforme-du-lycee.html)

Quel est le contenu de la « réforme » Darcos  ?

 Remplacement des trois séries S, ES et L
par des « parcours » « autorisant des différences
de rythmes »
 Création de 3 grands blocs principaux :
· « des enseignements généraux » ,
· « des enseignements complémentaires
 », soit « d’exploration de nouveaux
domaines » soit « de spécialisation »
· « des enseignements et activités d’accompagnement
visant une plus grande
individualisation des parcours, suffisamment
diversifiés pour être destinés à
tous les élèves. »
 « En seconde, la répartition du temps-élève
pourrait être de 60% pour les enseignements
fondamentaux, 25% pour les modules d’exploration
et d’approfondissement, 15% pour les
enseignements et activités d’accompagnement.
En cycle terminal, elles pourraient être respectivement
de 45%, 45% et 10%. »
 Une « architecture modulaire » à partir de
« modules de trois heures semestrielles »
« ouvrant un champ nouveau au développement
de l’autonomie de l’établissement »
c’est-à-dire « la capacité correspondante des
établissements à repenser de manière assez
substantielle l’organisation des enseignements
et des services. »

Quelles sont les implications de cette réforme  ?

 Des disciplines entières se verraient réduites
à un enseignement « modulai re »
« semestriel ».
Chaque établissement fixerait ses propres
parcours.
Le baccalauréat est directement menacé. En
effet, que resterait-il du bac comme examen
terminal, national et anonyme, avec une part
significative d’enseignements modulaires, semestriels,
évalués en cours d’année ? Quelle
valeur aurait encore le bac avec autant de
parcours différents que de lycées ?
Pourrait-il encore dans de telles conditions
garantir l’accès à l’université ?
 L’année serait décomposée en une suite de
« modules » d’enseignement de 3 heures, sur la
moitié de l’année (environ 50 heures), voire
même sur une durée inférieure au semestre.
Toutes les disciplines sont potentiellement
concernées car « il conviendra d’explorer la
piste d’une modularisation étendue à l’ensemble
des enseignements » (!)
 Des heures de cours seraient remplacées par
des « activités », qui pourraient être confiées à
des assistants pédagogiques ou à des étudiants
en master.
 En clair, en combinant toutes ces mesures,
ce sont des dizaines de milliers de postes
d’enseignants qui sont menacés de disparition.
Par ailleurs, on peut légitimement craindre une
généralisation des services partagés sur plusieurs
établissements et des emplois du temps
fluctuant au cours de l’année au gré de la
« modularisation ».

Concernant nos statuts, Darcos annonce clairement
la couleur : « Prendre en compte
comme un élément constitutif de la nouvelle
organisation des études l’accompagnement
du lycéen doit donc être une autre
innovation majeure du nouveau lycée dont
doivent être tirées toutes les conséquences,
notamment quant à la conception du métier
d’enseignant et la formation correspondante.
 »
C’est la fin de notre statut, défini par les décrets
de 1950 en heures de cours, dans la discipline
de recrutement, par un horaire hebdomadaire
valable toute l’année puisqu’il s’agit
de substituer à l’enseignement de notre discipline
de recrutement des activités diverses. De
plus, l’insistance mise sur l’autonomie des établissements
laisse augurer de conditions
d’exercice du métier extrêmement variables
d’un établissement à l’autre.

 Un calendrier a été présenté, qui aboutit à
une mise en place de la réforme au pas de
charge : « principale contrainte fixée par le
ministre : la mise en oeuvre de la nouvelle
seconde à la rentrée 2009
.
 Septembre-octobre 2008 : approfondissement
de la concertation bilatérale et multilatérale
autour de la maquette pédagogique
concertée et de ses conséquences ; approfondissement
des simulations organisationnelles
correspondantes.
 Fin octobre 2008 : décision du ministre
sur les grands principes d’organisation du nouveau
lycée. ».

Au-delà du calendrier, le projet Darcos est
totalement inacceptable sur le fond et ne
correspond en rien à nos revendications. Il
s’agit, comme pour la « réforme » des bac pro,
d’un habillage pédagogique destiné à supprimer
des postes par milliers
et remettre en cause nos
statuts, tout en se prévalant de l’accord des organisations
syndicales. En effet, le SNES,
après un vif débat en son sein, a signé, avec
d’autres syndicats, le texte appelé « points de
convergence sur les objectifs et les principes
directeurs de la réforme du lycée » considéré
par le ministre comme « feuille de route » de la
réflexion et de la discussion sur le nouveau lycée.
Après avoir obtenu la signature par le SNES de
cette « feuille de route », Xavier Darcos compte
impliquer notre syndicat dans l’élaboration de
sa réforme. Cela n’est pas possible car cela signifierait
en accepter toutes les implications en
termes de suppressions de postes et de remise
en cause de notre statut.

Notre secrétariat départemental n’avait pas
approuvé cette signature de la « feuille de
route ».

Que l’on ait à l’époque approuvé ou non
cette signature, maintenant, au vu des premiers
éléments concrets de la « réforme »
Darcos, le SNES ne saurait rester plus longtemps
dans le cadre de discussions imposé
par le ministre. Il doit s’en retirer, demander
au ministre le retrait de son projet et s’adresser
aux autres organisations syndicales afin
d’organiser la nécessaire riposte dans l’unité.
Nous appelons nos collègues à suivre l’évolution
de cette question, à en débattre et à
faire entendre leurs points de vue.
Pour notre part, nous considérons que
nous sommes confrontés à un bouleversement
complet de l’enseignement, désastreux
tant pour les personnels que pour les élèves.
Le rôle du SNES est de continuer à défendre
les revendications des personnels en
toute indépendance (respect des statuts, refus
des suppressions de postes, d’enseignements,
combat contre la précarité, baisse
des effectifs par classe …) et de porter leurs
exigences de transformation de notre système
éducatif dans le sens d’une amélioration
globale pour tous, élèves et personnels.

Le secrétariat départemental