SNES-FSU 58
Bd P. de Coubertin
58000 Nevers
03.86.61.18.60
Fil Twitter : @58Snes

Accueil > Nièvre > Communiqués > AN 2 de la réforme des lycées

AN 2 de la réforme des lycées

paru le lundi 16 novembre 2009 , par O. C.

Nous pouvions raisonnablement penser au mois de Septembre que la réforme des lycées serait une réforme a minima après ce qui s’était passé l’an dernier. Et bien nous avions tort, la réforme Chatel dans sa forme actuelle s’annonce pire que le projet Darcos, et ceci pour plusieurs raisons.

D’abord c’est une réforme qui vise à supprimer encore des emplois d’enseignants dans une proportion au moins aussi grande que dans le projet précédent. Mais elle possède un habillage où les suppressions d’emplois n’apparaissent pas clairement. Il faut creuser et faire les calculs soit même puisque le ministère ne diffuse pour l’instant aucune grille horaire (le SNES met à disposition une grille pour ses syndiqués).

Ensuite, cette réforme sera inefficace car :
 elle ne contribuera pas à réduire la difficulté scolaire puisque cette question est encore renvoyée à l’extérieur de la classe avec l’accompagnement personnalisé (alors que ces dispositifs ont déjà prouvés, notamment en Angleterre, qu’ils n’étaient pas efficaces) et que les conditions de travail en classe seront dégradées vu les menaces qui pèsent sur les dédoublements et les horaires disciplinaires. Bref, on dégrade l’essentiel du temps scolaire et on saupoudre un peu d’accompagnement 2 heures par semaine pour compenser.
 Elle ne réglera pas le problème de recrutement du bac L, car elle ne semble pas ré-équilibrer ce bac, et détruit au contraire ses spécificités.
 Elle accentuera le tri social en ne réglant pas réellement les questions d’échec scolaires qui est plus fort chez les catégories défavorisées

Enfin, elle va miner la cohésion des équipes pédagogiques qui devront se disputer une enveloppe horaire destinée aux dédoublements et à l’accompagnement personnalisé, enveloppe qui sera insuffisante pour tout faire. Elle va donc accentuer encore les différences entre établissements huppés et établissements défavorisés : ici on colmate l’échec scolaire avec des poussières d’aides, et là on prépare dès la seconde des études supérieures en classe prépa.

Bref nous devons refuser cette réforme et demander une autre réforme. Car ne nous y trompons pas, les dégradations que ce projet contient en germe auront des répercutions dans partout dans l’éducation nationale, mais aussi pour l’économie française qui perdra l’atout que constitue la bonne formation de sa population. Il y a des réformes à mener pour rendre l’éducation nationale plus efficace et plus juste, en réduisant le nombre d’élèves par classe et en redonnant des dédoublements pour permettre de limiter l’échec scolaire et donner aux enseignants le temps de s’occuper de chacun. C’est malheureusement le contraire que l’on nous propose.

Messages