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Manifestation du 30 janvier : paroles de manifestants

Par Bruno Himbert

paru le samedi 30 janvier 2010

Voici les réactions "à chaud" de quelques collègues de Saône-et-Loire après la manifestation nationale qui a réuni entre 10 000 et 15 000 personnes dont une quarantaine de notre département.

La participation timide des collègues de Saône-et-Loire à cette manifestation nationale ne peut manquer d’interroger les responsables syndicaux : si "la journée de grève ne sert à rien" (leitmotiv de ceux qui ne veulent pas s’engager dans ce type d’action) si son coût financier pèse indiscutablement sur la participation, comment comprendre que les 55 places de TGV réservées par la Saône et Loire n’aient pas été toutes occupées, malgré des conditions de transport extrêmement confortables et économiques (tarif inférieur à un billet Prem’s pour les non syndiqués et possibilité de gratuité totale pour les adhérents) ?

Ce constat pose un réel problème.

D’abord parce que le coût d’un tel déplacement (plus de 3000 euros) pesera lourdement sur les finances de la section départementale, alimentée, rappelons-le par la seule cotisation des syndiqués ! (Il est encore temps à ce propos d’organiser des collectes [1] ou de relancer les collègues qui n’auraient pas encore renouvelé leur adhésion)

Ensuite parce qu’il remet en question notre capacité et notre volonté collectives d’agir face à des réformes qui, nous le savons tous, ne recueillent pas, loin s’en faut, l’adhésion majoritaire de nos collègues.

Le syndicalisme défendu par le SNES n’est pas un syndicalisme de délégation. L’action collective n’offre certes pas de garantie de réussite mais elle est toujours plus enrichissante et roborative que l’inaction individuelle !

Pour preuve, voici les réactions de quelques-uns de la quarantaine de manifestants qui ont fait le déplacement jusqu’à Paris.

Pas de réelle démonstration de force, pas de réelle contestation... Que
peuvent peser 12000 à 15000 enseignants dans les rues parisiennes
lorsqu’on sait le mépris et l’autisme du gouvernement à l’égard des
mouvements sociaux, fussent-ils de grande ampleur ? Rappelons-nous que
pour le pouvoir, 1 million de personnes qui manifestent contre une
"réforme", c’est 63 millions qui l’approuvent...

Mais enfin, enseigner, serait-ce devenu un métier sans éthique, sans idéal ?
Quel désamour des profs pour leur métier les pousse à l’abandonner ainsi ?
Ainsi, à cet énoncé que les changements actuels sont inéluctables,
excuse servile, j’oppose celui-ci, disculpation (stérile)
Quoique devienne l’Ecole et quoiqu’elle puisse perdre, ouf, ce ne sera
pas grâce à moi.
Maigre consolation...
Majorité silencieuse, réveille-toi !

Romain Morlat, professeur TZR de sciences physiques, lycée La Prat’s, Cluny

Bien que pas assez nombreux à la gare TGV du Creusot, nous nous vîmes plusieurs milliers à Paris. Bravant le froid pour défendre une Vocation, une idée de notre métier que certains s’ingénient à détruire.
Un petit espoir subsiste toujours en nous et j’espère que cette journée montrera notre envie de continuer à faire notre métier de façon décente.

Patrick Juilliot, professeur de Génie Mécanique, Lycée Léon Blum, Le Creusot

I. Pirat
Isabelle Pirat, professeur de SVT au collège de Louhans : elle y était !

A l’heure où on nous parle d’interdisciplinarité, la manif du 30 a été un bel exemple d’inter-régionalité : la France de toutes les sensibilités culinaires s’est retrouvée à Paris. L’occasion de croiser des gens motivés, conscients des dangers qui se profilent : et l’occasion de regonfler son âme de militant !

Jean François Laur, professeur de mathématiques, Lycée Mathias, Chalon/Saône

Après cette manifestation, mon humeur reste encore insatisfaite. La manifestation, je suis pour, mais pas à n’importe quel prix ! Le syndicalisme de réaction n’a qu’un temps. Il nous faut trouver de nouveaux axes de lutte, en incluant de nouveaux partenaires ! Quoi qu’il en soit, la lutte est bonne et bienfaitrice !

Denis Gibot, Auxiliaire de Vie Scolaire, Collège Doisneau, Chalon/Saône

G. Cassier J.F. Gourlet
Geneviève Cassier, professeur documentaliste néo-retraitée et Jean-François Gourlet, professeur d’histoire-géographie au lycée Emiland Gauthey de Chalon/Saône : ils y étaient !

On vous avait prévenus : elle serait festive et revigorante ! Malgré le froid vif, nous étions 15 000 à battre la pavé parisien pour résister à toutes les tentatives de laminage de l’Ecole Publique. Cortège convivial, coloré, musical, slogans revendicatifs des CO-PSY et des stagiaires IUFM... mais nous aurions pu être mieux entendus si nous avions été plus nombreux !

Geneviève Cassier, professeur documentaliste retraitée.

Une journée revigorante ! Malgré le froid, de nombreux collègues sont venus dénoncer les méfaits du projet de réforme du lycée. Non à Chatel et à sa volonté de détuire, casser le lycée. Non à la volonté d’accroitre les inégalités entre les lycées au détriment des élèves. C’est le dernier avertissement à Chatel qui doit revoir d’urgence sa copie pour le lycée. Beaucoup de collègues parlaient de désobéissance citoyenne. Faudra-t-il en arriver là ? S’il le faut... oui !

Pierre Giesek, professeur de Sciences Economiques et Sociales, Lycée Henri Parriat, Montceau-les-Mines

10 000, 15 000... 30 000 manifestants à Paris ! Peu importe, il fallait y être ! Et on y était pour défendre l’Ecole, le Service Public.
Il fallait réagir, il faut réagir ! Il en est encore temps !

Jean-Jacques Liodenot, professeur de Génie Mécanique, lycée Léon Blum, Le Creusot

P. Dormagen
Philippe Dormagen, secrétaire départemental de la FSU : il y était aussi !
Fédération Syndicale Unitaire

Notes

[1chèques à l’ordre de Section du SNES de Saône-et-Loire