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Rapport d’activité académique 2003-2005

[RAA] Observatoire académique des contenus et des pratiques

Extrait du trimestriel académique SNES-DIJON n°50 - Janvier 2005

paru le mardi 1er février 2005

On ne peut prétendre améliorer la condition culturelle des jeunes en faisant régresser celle de leurs parents et de leur enseignants ; le SNES a donc toujours lié la réflexion sur l’école à celle portant sur toutes les questions sociales. C’est dire que, dans la période que nous traversons, l’activité de l’observatoire se devait de couvrir un large champ : depuis les thèmes très directement pédagogiques jusqu’à ceux qui concernent la structure même de l’Etat.

Répétons-le inlassablement, le pédagogique « pur » n’existe pas. La transmission d’une discipline est toujours affectée par les lieux, les horaires, la condition matérielle et morale de ceux qui la transmettent, la condition matérielle, morale et culturelle de ceux qui la reçoivent. La manière de la transmettre compte aussi, parfois peu, parfois beaucoup, selon l’état des publics, mais, sauf miracle, elle ne balaie pas tous les obstacles, comme le croient certains ou comme le disent d’autres qui ont toutes sortes d’intérêts à le laisser croire.

Depuis le dernier congrès, et en fonction de l’actualité, ont été menées diverses réflexions.

 Une conférence sur les sciences, conduite par André Giordan, élargie à une réflexion plus générale autour de son livre, Une autre école pour nos enfants. Elle se tenait au Creusot en janvier 2003.

 Le colloque national « maîtrise de la langue » a été suivi, en janvier 2003, d’un stage sur le même thème à Dijon.

 Un stage national Lettres décentralisé a été animé par Marylène Cahouet et Cathy Mérand, en mars 2004, sur l’enseignement des lettres.

 Un mois plus tard, Sandrine Charrier, elle aussi du secteur national Contenus, est venue conduire une réflexion sur l’évolution des enseignements artistiques. Exemple même du stage dont on ne saurait dire s’il concerne les « contenus » ou « l’emploi », tant ces disciplines sont l’objet de manœuvres et d’intentions dissimulées concernant le statut de leurs personnels et les attributions de l’État. Mais le formatage libéral étant ce qu’il est...

 Ont été organisés aussi un stage, en octobre 2003, avec Yves Baunay sur le thème « compétences... Connaissances » : thème charnière pour explorer la vision pédagogique libérale, tout comme celui traité avec Christian Laval en décembre 2003 autour de son livre L’Ecole n’est pas une entreprise.

 Enfin, en mai 2004, Jean-Marie Drevon animait le stage « Réforme de l’État et décentralisation ». Saluons ici la contribution majeure de l’Institut de recherche de la FSU, pour lequel travaillent Yves Baunay et Chrisian Laval.

 On ne peut détailler toutes les initiatives prises par les S2 qui viennent répondre aux attentes des collègues : certaines disciplines, comme les langues et la documentation, sont particulièrement concernées.

Sous l’égide de la coordination régionale de la FSU, beaucoup d’actions de formation se vivent désormais avec une logistique et des publics venus de toute la Fédération.

Malgré les efforts du gouvernement, les deux responsables académiques du secteur Contenus sont parvenus à prendre leur retraite en juin 2004. L’expérience prouve que ce secteur, dont la légitimité n’a pas toujours convaincu tous les adhérents, est utile. Il ne contrecarre en rien le travail du secteur Emploi et, bien au contraire, l’argumente. Le fait d’avoir pu disposer d’un responsable de culture littéraire et d’un responsable de culture plus scientifique a été bénéfique au S3.

Un lien étroit avec le secteur national Contenus semble indispensable, tant la nécessité d’être informé aussi rapidement que possible des avant-projets ministériels est grande. Ici comme ailleurs, la technicité requise suppose une spécialisation du ou des militants chargés du secteur mais, comme ailleurs, elle ne doit pas les éloigner des autres responsabilités.

Cet investissement syndical permet aux enseignants de discuter librement, sans pression ni prêt à penser officiel, et de ne pas être pris de court dans le jeu d’effet d’annonces et de manipulation de l’opinion auxquels ne semble pas devoir renoncer avant longtemps les pouvoirs politiques.


P.-S.

 Le secteur académique Contenus est joignable à l’adresse électronique observatoire@dijon.snes.edu.