Accueil > Technique > Départements > Yonne > Archives > Collèges et lycées de l’Auxerrois > Lycée Fourier, Auxerre > Communiqué SNES-FSU envoyé aux média locales jeudi 27 janvier

BTS Maintenance au lycée Fourier d’Auxerre : après le CTPA, le recteur s’accorde un délai de réflexion.

« Le CTPA [1] émet un avis consultatif. Je vous ai consultés, j’ai entendu vos arguments, je prendrai ma décision plus tard » : c’est sur ces propos de Madame le Recteur que s’est terminée la partie du Comité Technique Paritaire Académique consacrée aux projets de fermetures de sections, jeudi 27 janvier au rectorat de Dijon.

Le sort du BTS Maintenance de Fourier n’est donc pas tranché. Il reste un espoir que les arguments que nous avons développés soient pris en considération. Il faut dire que ces arguments sont « de poids » et répondent, point par point, aux critères que le rectorat étudie pour décider de la fermeture ou du maintien d’une structure pédagogique.

 Les effectifs : nous avons montré, chiffres à l’appui, que le faible effectif (8 étudiants) de jeunes inscrits en 1ère année du BTS MI est le résultat d’une convergence de dysfonctionnements regrettables (mais accidentels et ponctuels) et d’un vivier restreint de lycéens en classe terminale en juin 2004.

Le travail d’information mené depuis 3 ans par les enseignants de la filière technologique industrielle auprès tant des collégiens (stage d’ « immersion en STI » en fin de 3ème), que des élèves de seconde du lycée ou d’un public plus large lors des forums sur l’orientation scolaire a déjà porté ses fruits (Fourier est le seul établissement de l’académie qui peut se vanter d’avoir une liste d’attente pour l’entrée en classe de 1ère STI) et devrait permettre un afflux de candidats à l’entrée du BTS MI en juin 2005.

 L’attractivité de la formation : La liste d’attente à l’entrée en Première STI et le fait que les années passées le BTS MI accueillait au moins 15 étudiants (les enseignants ayant même accepté d’accueillir 16 étudiants alors que les moyens d’enseignement n’étaient donnés que pour 15) montrent que cette filière Maintenance Industrielle (complète à Fourier : du BEP au BTS en passant par le bac pro et le bac technologique) attire les jeunes.

 L’emploi à la sortie de la formation : une consultation rapide du site de l’ANPE ou de la rubrique « petites annonces » de l’Yonne Républicaine montre que, dans un rayon de 50 km autour d’Auxerre, les offres d’emplois (sous CDI, ce qui n’est pas négligeable en cette période de précarité) sont nombreuses pour les titulaires d’un BTS MI.

 L’équilibre des territoires et la carte des formations : nous avons consulté les enseignants des autres formations post-bac industriel du département ou nous sommes renseignés sur le profil des candidats qu’ils accueillent (BTS à Sens, Joigny, Tonnerre, IUT d’Auxerre, formations par apprentissage) : le BTS MI de Fourier ne fait d’ombre à aucune de ces formations, nos étudiants n’iraient pas dans ces formations, les leurs ne sont pas attirés par notre BTS.

Le seul point qui semble faire désaccord entre nous et le rectorat est que, contrairement à nous, le rectorat pense que les élèves du bassin d’Auxerre qui souhaitent s’engager dans la formation post bac Maintenance Industrielle sont disposés à faire le trajet jusqu’au lycée Eiffel de Dijon, celui du Creusot ou l’IUT de Chalon sur Saône.

Nous pensons, nous, que les difficultés pour se déplacer au départ d’Auxerre, les contingences financières des familles de nos élèves, seraient autant de freins à la mobilité de nos élèves qui priveraient la majorité d’entre eux de la possibilité de poursuivre des études supérieures, qualifiantes et diplômantes.

De plus, la carte des formations, si le BTS MI était fermé s’en trouverait bouleversée puisque plus aucune formation de ce type ne serait offerte dans le nord de l’académie.

Nous avons insisté bien évidemment aussi sur le devenir du lycée Fourier et notamment le sort de sa filière industrielle si ce BTS n’était plus proposé. Ainsi « décapitée », cette voie qui débouche sur l’emploi risquerait à très brève échéance de subir le sort que connaissent celles des autres lycées technologiques industriels : une baisse d’effectifs inquiétante mettant en péril les classes de Première et Terminale.

Nous avons enfin signalé que la polyvalence du lycée Fourier le mettait au premier rang des « victimes » des réformes en cours : la suppression des TPE en Terminale, la réforme de la filière technologique tertiaire en Première, la suppression d’une classe de seconde, l’éventuelle fermeture du BTS, tout cela risquait d’amputer le lycée de 6 postes d’enseignants sur 102...

A ce jour, nous avons collecté 203 signatures de parents d’élèves du lycée qui, avec les personnels de l’établissement, demandent le maintien du BTS MI à la rentrée 2005. Mercredi 26 janvier, plus de 40 enseignants sont allés à Dijon où une délégation de 8 d’entre eux a été reçue par le secrétaire général du rectorat.

Nous espérons pour l’avenir des jeunes du département de l’Yonne, pour le devenir de la section industrielle à Fourier, que nos arguments, de bon sens, ont été entendus. Réponse bientôt ...

Notes

[1CTPA : Comité Technique Paritaire Académique.