Accueil > Technique > Départements > Yonne > Archives > Débat sur l’Europe > La responsabilité française du « NON » des peuples européens

« L’Europe n’est pas libérale ». Quand Jospin a dit cela jeudi soir, je me suis aussitôt demandée comment il allait se sortir de ce lapsus ; le journaliste a dû lui faire les mêmes yeux étonnés : on a senti chez Jospin un moment d’hésitation. Mais non, il maintient : « l’Europe n’est pas libérale ».

Ainsi, c’était donc pour faire passer ce message-là qu’il était revenu au JT de 20h. Et quand on regarde l’histoire récente des pays de l’UE, on comprend mieux pourquoi.

Depuis deux ans, toutes les élections (des municipales jusqu’aux européennes, en passant par les législatives et autres) qui ont eu lieu dans chacun des 25 pays de l’Union ont été un désaveu des gouvernements en place, ces gouvernements qui, de quelque bord politique qu’ils se réclament, mènent tous une politique économique libérale, qui tourne le dos au social :
— refonte totale du droit du travail dans le sens d’une régression sans précédent tant elle est rapide,
— mise à bas de tout ce qui fondait les systèmes nationaux de protection sociale,
— casse des services publics,
— restrictions des politiques d’asile, etc.

Par leurs votes aux diverses élections nationales, les citoyens de l’UE ont clairement signifié qu’ils rejettent ces politiques... libérales ! Ils les rejettent si fort que quasiment aucun gouvernement, si ce n’est celui, arrogant et sûr de lui, de la France, n’a osé soumettre directement au suffrage de sa population le vote sur le TCE. Trop libéral sans doute...

La responsabilité des électeurs français est immense à la matière. En faisant gagner le NON, les Français ne deviendront pas les moutons noirs de l’Europe. Au contraire, ils seront ceux qui, par leur choix, auront redonné la parole à tous les peuples de l’UE qui ne veulent pas que leur avenir prenne la voie présente du libéralisme à tout crin.

Une sacrée mission qu’ils nous confient là !

Pascale Marlin