Pour qui nous prennent-ils ?

Editorial du bulletin Yonne-Infos adressé le 6 mai aux syndiqués SNES de l’Yonne

paru le vendredi 6 mai 2005 , par le secrétariat du SNES-FSU 89

— La directive Bolkestein serait provisoirement mise de côté ...
— Les salaires, stock options non compris, des patrons du CAC 40 ont progressé de 10% en 2004 (« hausse limitée », titrent certains médias... la comparant à la hausse de 14% en 2003) ;
— Les salaires des fonctionnaires, eux, ont augmenté de 0% en 2003 et 0,5% en 2004 !
— Des patrons licencient en proposant aux salariés des reclassements dans des emplois en Roumanie à 110 euros par mois ;
— Les députés modifient la loi sur la RTT et Nicolas Sarkozy veut la faire appliquer aux fonctionnaires ;
— Une grande entreprise française de transport (Norbert Dentressangle) fait conduire ses camions par des routiers des pays de l’Est avec un salaire trois à quatre fois moindre que celui des routiers français ;
— Les services publics sont privatisés les uns après les autres ;
— La loi d’orientation sur l’Ecole est adoptée en 4ème vitesse par le Parlement pour interrompre tout débat ;
— Les lycéens qui protestent sont emprisonnés après avoir subi un passage à tabac digne des pires années Poniatowski ;
— Le taux de chômage passe au dessus de 10% ;
— Le nombre d’allocataires du RMI a augmenté en un an de 9%, dépassant maintenant les 1,2 millions de personnes ;
— ...

 Tout va bien ? « Pas encore » qu’ils nous disent... Mais après l’adoption de la Constitution européenne qui ne serait « ni de droite ni de gauche », qui serait « directement issue de la Révolution Française », qui ne serait « pas libérale », tout va s’arranger ! Patience donc...

Mais la patience de ceux qu’ils prennent pour des gogos a des limites et, là, elles sont atteintes ! On ne veut plus attendre, même pas jusqu’au 29 mai et sa promesse d’un monde meilleur qui s’ouvrirait à nous comme par miracle.

Déjà, qu’ils continuent à bien nous énerver avec cette histoire de Lundi de Pentecôte. Après leur fameux « travaillez plus pour gagner plus », nous voilà dans l’ère du « travaillez plus pour gagner ... rien ! ». Ça se passerait dans un autre pays, on trouverait ça honteux ! On se demanderait : « c’est quoi cette république bananière ? C’est quoi ce pays où une loi impose le travail obligatoire à une partie de sa population, les salariés ? »

Non, là, vraiment, nous avons un devoir de résistance ! Faut arrêter la machine à tout casser avant qu’il ne soit trop tard.

 On commence le démontage le 16 mai : les fédérations syndicales de l’éducation appellent l’ensemble des personnels de l’Education, de la Recherche Publique, de la Jeunesse et des Sports à faire du lundi de Pentecôte une journée de grève et d’initiatives multiples pour une véritable politique de solidarité et pour leurs revendications en matière de services publics, d’école, d’emploi, de salaires et de protection sociale.

Dans l’Yonne, malgré l’interdiction faite à la très grande majorité des 697 collègues (au moins) inscrits initialement d’y participer, la FSU maintient ses stages (cf. bulletin POUR de la FSU 89 et le tract qui arrivera dans les établissements) : stagiaires et grévistes pourront y débattre de l’avenir de l’Ecole dans l’Yonne et des actions à organiser pour montrer à ceux qui veulent régenter nos vies que nous ne sommes pas ceux qu’ils croient.

Fédération Syndicale Unitaire