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Fatiguée !!

Témoignage d’une collègue TZR

paru le dimanche 7 janvier 2007

Maître auxiliaire (MA) pendant 5 ans puis Titulaire académique (TA) pendant 3 ans, puis titulaire d’un poste fixe pendant 6 ans à Sens (120 km quotidiens) et 2 ans à Toucy où j’avais enfin réussi à me rapprocher de mon lieu d’habitation, j’expérimente à présent Titulaire sur Zone de Remplacement Yonne à nouveau au lycée C et R JANOT à Sens (à nouveau 120 km quotidiens).

Après 16 années de tribulations (j’ai enseigné dans 7 lycées répartis sur trois départements : la Nièvre, la Côte d’or puis l’Yonne), voici qu’à l’âge de 45 ans, avec une adorable fille de trois ans, au moment où je pensais enfin m’être stabilisée dans un lycée qui me convenait fort bien, je suis à nouveau dans l’incertitude totale quant à un avenir qui me paraît de plus en plus sombre.

Mon poste venant d’être supprimé, je serai toujours la dernière nommée (si cela se produit !!! car nous sommes visés spécialement par les restrictions budgétaires tous azimuts sans considération pédagogique, ni humaine) et donc toujours la première sur la liste des suppressions de postes car la dernière arrivée !!!
Je bénéficie néanmoins d’un emploi du temps privilégié grâce au proviseur adjoint de mon précédent lycée qui a eu de la compassion (mot inconnu au rectorat). J’ai aussi retrouvé une équipe pédagogique accueillante et sympathique.

Malgré ces bonnes conditions, je constate à mon corps défendant que je suis plus facilement fatigable et irritable que les autres années car un ressort s’est brisé. Conséquence, je tombe plus facilement malade. Les vacances me permettent à peine de récupérer. Je viens d’ailleurs de passer les fêtes de Noël clouée sur le canapé par un méchant virus qui m’a laissée sans force.

Je n’envisage plus l’avenir qu’à très court terme. Quand le moral flanche, je cherche même d’autres pistes professionnelles car je ne me projette pas sur 15-20 ans dans cette situation. Heureusement que le travail n’est qu’une partie de ma vie, partie à laquelle j’accorde de moins en moins d’importance, et que ma famille me soutient.

Florence JAMOIS