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Déclaration unitaire au CDEN du 13 décembre 2010

Par les représentants FSU, UNSA, CFDT, FCPE au nom du collectif départemental « Un pays, une école, notre avenir »

paru le lundi 13 décembre 2010

Monsieur le Président du Conseil général,

Monsieur le Préfet,

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs

La loi de finances 2011 dégrade une fois encore la mission interministérielle enseignement scolaire. Elle programme en effet la suppression de 16 000 emplois, la baisse de 5 à 10% des crédits pédagogiques, de 7% ceux de la formation continue.

Il s’agit d’un budget qui n’affiche aucune autre ambition pour le système éducatif que la recherche d’économies et le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite alors même que les effectifs d’élèves vont augmenter et que la part du PIB français destinée aux enseignements primaires et secondaires a diminué dans la période récente en passant de 4,5% en 1995 à 3,9% en 2006.

La situation en cette rentrée 2010 est la pire constatée depuis de très nombreuses années. Elle découle de trois budgets successifs (2008-2009-2010) particulièrement sévères pour le système éducatif qui se sont traduits par le retrait de 140 emplois d’enseignants dans les écoles, collèges et lycées de notre département. Ainsi, en Saône-et-Loire comme dans le reste du pays, notre système éducatif est frappé de plein fouet par une avalanche de mesures régressives :

Fédération Syndicale Unitaire

La suppression des emplois de stagiaires organisée par la réforme de la formation des maîtres contraint désormais les 118 professeurs et CPE néo-recrutés dans notre département à assumer un service complet, sans avoir reçu préalablement la formation nécessaire. Les médias se font quotidiennement l’écho des grandes difficultés rencontrées par ces personnels débutants, qui devront en outre confier leurs classes à des étudiants encore moins expérimentés pendant le mois où ils bénéficieront – bien tardivement – d’une trop maigre formation ; ce sont environ 20 % des élèves, soit un million au plan national et 16 000 au plan départemental, qui sont confrontés à ces conditions d’encadrement bien aléatoires.

l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires pèse lourdement sur l’organisation et la qualité de l’enseignement dans le second degré ; leur taux dans notre département a été doublé en quelques années dans les collèges et il dépasse 10 % des dotations horaires dans les lycées : au point que les professeurs ne peuvent plus absorber la totalité de ces heures supplémentaires, dont certaines ne sont pas utilisées (en moyenne 5 h par collège dans notre département) pour mettre en œuvre les horaires légaux dus aux élèves qui ne sont plus assurés dans tous les établissements.

La baisse du nombre de remplaçants ne permet plus d’assurer la continuité du service public. Dans le second degré, les effectifs ont été réduits de 150 postes depuis 2008 au plan académique : les 185 professeurs remplaçants de notre département ne peuvent pas couvrir l’ensemble des besoins et dans au moins 12 disciplines, il est nécessaire de faire appel à des personnels non titulaires, recrutés sans exigence de formation ni d’expérience. Dans les écoles comme dans les collèges et lycées, la réforme de la formation des maitres institutionnalise même le recours à des étudiants inscrits en master pour assurer les suppléances.

La baisse des crédits pédagogiques (divisés par trois dans le premier degré et réduits d’un quart dans le second degré en trois ans) a des incidences sur la capacité des équipes à mener des projets éducatifs et pédagogiques nécessaires à la réussite de tous les élèves. Elle est d’autant mois compréhensible que les changements de programmes décidés par l’état impliquent le renouvellement des manuels scolaires à tous les niveaux de l’éducation nationale.

la baisse des moyens de la formation continue est continue. A hauteur de 16 millions d’euros en 2008 dans le premier degré, les moyens annoncés pour 2011 sont d’à peine 12 millions. La tendance à la baisse est identique dans le programme second degré. Dans notre académie, la formation continue est moribonde, réduite au strict minimum. Paradoxe dans ce ministère, au moment où on parle enfin de GRH, de droit individuel à la formation continue (DIF), de seconde carrière, les moyens de la formation continue diminuent fortement. Par ailleurs les besoins de formation liés aux réformes en cours ne sont pas convenablement assurés.

La diminution des moyens accordés aux associations complémentaires et aux mouvements pédagogiques, menace leur existence même. Pourtant le ministère prétend reconnaître l’importance de leurs activités, leur réflexion pédagogique pour la formation des enseignants quant à leur métier et l’accompagnement des élèves ;

Fédération Syndicale Unitaire

Les suppressions d’emplois de personnels administratifs (en moyenne 600 emplois par an depuis 5 années budgétaires, une vingtaine en moyenne par an dans la seule académie de Dijon,) dégradent non seulement les conditions de travail dans les établissements et les services déconcentrés, mais également la qualité du service rendu.

Enfin, la réduction drastique des crédits affectés au financement des emplois aidés (EVS) aboutit à la suppression sur l’ensemble du territoire de 4500 emplois d’aide à la direction d’école et d’auxiliaire de vie scolaire pour les enfants handicapés et de 399 emplois dans l’académie de Dijon, dont au moins 70 dans notre département.

Le système éducatif est plus que jamais fragilisé par ces budgets successifs de suppressions massives d’emplois et de réductions de crédits. D’autres choix sont donc indispensables pour la réussite de tous les jeunes, pour une école démocratique et ambitieuse et pour atteindre notamment les objectifs fixés par la loi Fillon de 2005 : conduire 50 % de l’ensemble d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur et 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat.

C’est pourquoi les 25 organisations réunies dans le collectif « une école, un pays, notre avenir » organiseront le 22 janvier prochain une action nationale pour exiger l’arrêt des suppressions de moyens dans l’Education Nationale et pour que notre pays prépare son avenir en consacrant la part nécessaire de ses richesses à son école.

Un pays, une école, notre avenir