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La décision de fermeture du BTS Maintenance industrielle repose sur une justification erronée.

Il est vrai que seulement 8 étudiants sont inscrits en 1ère année de ce BTS. Mais :
 toutes les années précédentes, depuis que ce BTS existe dans l’établissement, il y a eu au moins 16 élèves en 1ère année, y compris l’année scolaire dernière, (et non 13, chiffre avancé par Monsieur l’Inspecteur d’académie jeudi 20 janvier et infirmé par Monsieur le Proviseur du Lycée, présent à l’entrevue) ;
 la baisse d’effectif constatée cette année est exceptionnelle et résulte d’éléments accessoires à la finalité et au contenu de ce BTS, éléments de plus ponctuels qui ne se renouvelleront pas dans les années à venir (...)

(...) Le faible effectif en 1ère année de BTS MI résulte donc d’un concours de circonstances tout à fait malheureux en juin 2004 et il nous semble qu’il convient de ne pas tenir compte, dans la décision de fermeture ou de maintien de ce BTS, ce cet élément factuel et exceptionnel.


Les enseignants de la filière industrielle se sont engagés dans un processus visant à démontrer aux jeunes l’intérêt de cette formation, processus qui devrait (devait ??) porter ses fruits à la rentrée 2005.

 Tous les collègues enseignant dans cette filière, y compris ceux des disciplines générales, sont en contacts étroits avec les chefs d’entreprise du bassin d’emplois, notamment ceux qui accueillent en stage les étudiants de BTS MI et/ou les élèves des BEP électrotechnique et maintenance des systèmes mécaniques automatisés (MSMA).

Ils ont l’occasion, lors de leur visite dans les entreprises locales de rencontrer d’anciens élèves du BTS qui soulignent, tous, l’intérêt et la qualité de la formation qu’ils ont reçue à Fourier et les possibilités réelles d’embauche pour les étudiants en cours de formation dans ce BTS.

 Conscients que la filière maintenance est porteuse d’avenir professionnel pour les jeunes qui s’y engagent, mais conscients aussi des difficultés à recruter, notamment en raison de l’appellation peu attractive du BTS MI (c’est un fait regrettable, mais c’est un fait que les enseignants ont « intégré » et qu’ils essaient de combattre), les enseignants se sont engagés dans 3 pistes pour démontrer aux jeunes l’intérêt de la formation dispensée à Fourier :

1. Informer les élèves des débouchés de la filière "Maintenance" dès leur entrée en Seconde à Fourier .

La rentrée 2002 a été difficile en termes d’effectifs élèves en classe de Première STI Génie Mécanique (14 élèves). Les équipes pédagogiques se sont réunies et les collègues en charge des classes de seconde ont fait des efforts d’information : deux collègues de TP Maintenance ont durant une année, enseigné en seconde option ISP et participé activement, dans cette nouvelle structure et dans son respect le plus parfait, à la mise en place du référentiel.

Ce travail d’équipe particulièrement soigné, et reconnu des inspecteurs pédagogiques régionaux, a permis d’alimenter, au delà des capacités accueil, les classes de premières STI, il a permis d’inverser la tendance constatée, aussi, dans le reste de l’académie : Fourier est le seul établissement de l’académie de Dijon qui peut se permettre de refuser des élèves à l’entrée de la STI.

 A la rentrée 2003, il y avait 30 élèves en classe de Première et 17 élèves en Terminale

 A la rentrée 2004, il y avait 30 élèves en Première et 26 élèves en Terminale.

Il y a de fortes chances que les effectifs soient stabilisés à 30 en Terminale à la rentrée 2005 du fait des doublements probables après échec à l’examen. Il y aura donc encore plus de potentiel en 2006 pour alimenter le BTS.

 Mais, dès la rentrée 2005, ce sont sur les 26 élèves présents en classe de Terminale cette année, que nous comptons pour alimenter en partie la section de BTS MI. Encore faut-il que vous laissiez aux collègues qui se sont investis dans ce travail d’équipe la possibilité de constater que leurs efforts ont porté leurs fruits.

2. Construire une filière "Maintenance" attractive à Fourier .

Suivant en cela les consignes données par les inspecteurs pédagogiques régionaux des disciplines industrielles, le lycée, mettant à profit sa structure pédagogique qui accueille à la fois des sections technologiques et des sections professionnelles, a demandé et obtenu à la rentrée 2003 l’ouverture du bac professionnel maintenance. Il offre désormais toutes les formations de la filière maintenance : BEP, bac professionnel, bac technologique, BTS.

 La première promotion d’élèves de bac pro va se présenter à l’examen en juin 2006. Les jeunes qui suivent cette formation s’y sont engagés, pour nombre d’entre eux, parce que le lycée leur offrait, en fin de formation, une poursuite d’études cohérente et qui les intéressait.

Qu’allons-nous leur dire si le BTS MI est supprimé ? Que le lycée (les enseignants ?) les ont leurrés ? Quelle déception pour eux ! Sans parler de la contradiction totale avec « le lycée des métiers » dont le ministère nous vante tant les mérites ! Quelle contradiction également avec le rapport annexé à la loi d’orientation sur l’Ecole qui précise : « De préférence, ce sont les sections de techniciens supérieurs qui doivent accueillir les bacheliers professionnels souhaitant poursuivre des études supérieures. Les élèves qui ont obtenu une mention « bien » ou « très bien » au bac professionnel y sont admis de droit. »

 Quant aux élèves de BEP électrotechnique et maintenance des systèmes mécaniques automatisés (MSMA), ils regardent avec de plus en plus d’intérêt le BTS MI, cherchant volontiers à l’intégrer avec un Bac STI via une première STI d’adaptation.

 Qu’ils soient en bac pro, en BEP ou en classe de Première (d’adaptation ou non), côtoyer, dans les mêmes locaux que ceux qu’ils fréquentent, les étudiants du BTS Mi est un stimulant pour nos élèves de sections technologique et professionnelle.

Fermer le BTS MI c’est « décapiter » la filière maintenance et supprimer son effet d’attractivité sur les classes infra-bac. C’est, à échéance très brève, prendre le risque d’une désaffection des élèves vers les formations industrielles.

Si le souhait du Ministère et celui du Rectorat sont de faire disparaître les enseignements technologiques industriels du service public d’éducation, il serait honnête d’en avertir dès maintenant les familles, les employeurs de ce secteur d’activité et les collègues concernés par ces disciplines.

3. Informer les collégiens de 3ème et les lycéens de Seconde des autres établissements des possibilités offertes par la filière "Maintenance" ouverte à Fourier .

Alors que les employeurs du secteur industriel se plaignent de ne pas trouver la main d’œuvre qualifiée et compétente dont ils ont besoin, alors que dans tous les autres lycées de l’académie la filière STI est en baisse d’effectifs, le nombre d’élèves inscrits en 1ère et terminales STI à Fourier est en hausse (le lycée est le seul à recevoir plus de demandes qu’il n’offre de places et à avoir une « liste d’attente » à l’entrée en 1ère STI).

Ce phénomène tient aux actions menées depuis 2 ans par tous les enseignants de la filière industrielle dans le lycée mais aussi dans les collèges et les classes de seconde du « grand Auxerre » et lors des diverses manifestations où ils se rendent pour présenter et promouvoir la section industrielle. Les fruits de ces actions devraient (devaient) être récoltés à la rentrée 2005 par un afflux supplémentaire de lycéens souhaitant s’inscrire en BTS industriels, BTS MI à Fourier notamment.

Eu égard à l’implication et à la qualité du travail fourni par les collègues pour démontrer aux lycéens l’intérêt de la formation maintenance, aux attentes des élèves de Fourier inscrits en bac pro maintenance et en terminales STI, eu égard aussi aux perspectives d’emplois sur lesquelles le BTS MI débouche, que l’administration ferme, de façon autoritaire, non justifiée (non réfléchi en terme d’avenir des jeunes du bassin de l’Yonne), cette formation de qualité nous semble inconcevable.

Au total, en juin 2005, le lycée, à lui seul, offrira pour la 1ère année du BTS maintenance, un vivier de 70 à 80 élèves. Il serait logique (nous n’osons dire « correct »...) de surseoir, au moins pour un an, à la décision de fermer ce BTS.

Sa fermeture serait d’autant plus regrettable que nous savons bien que très peu d’élèves du "Grand Auxerre" iront à Dijon pour suivre un enseignement supérieur, et aucun n’ira à Nevers : tous les étudiants du BTS maintenance comme ceux des 2 BTS tertiaires du lycée habitent dans un rayon de 50 km autour d’Auxerre. Ce critère géographique est très important pour eux.

Retirer le BTS d’Auxerre c’est enlever à une vingtaine de jeunes de notre département la possibilité de poursuivre des études supérieures. C’est un choix politique, et non comptable ni budgétaire, dont nous ne voulons pas et dont vous auriez, Madame le Recteur, à assumer, seule, la responsabilité devant les familles.


La fermeture du BTS Maintenance serait un véritable gâchis de compétences et de moyens financiers

 Nous avons souligné plus haut l’intérêt de cette formation pour les élèves et les entreprises locales. Il convient aussi d’indiquer que les enseignants de ce BTS se sont formés, parfois seuls, en dehors de l’institution éducation nationale, pour offrir à leurs étudiants une qualité d’enseignement optimale. Quelle utilité vont désormais avoir tous les savoirs, toutes les compétences qu’ils ont acquis, s’ils ne peuvent plus les transmettre alors que les besoins sont pourtant bien là ?

 Le lycée Fourier est partenaire de la « plateforme technologique » ; il a investi beaucoup (et la région aussi) sur le pôle maintenance. Alors que la convention créant cette plateforme vient à peine d’être conclue, les sollicitations en direction du lycée sont déjà fortes, preuve de la reconnaissance, au moins par le monde de l’entreprise, de la qualité des prestations que cette section peut offrir.

Si le BTS disparaît, que va devenir le matériel utilisé dans cette formation (un équipement parmi les plus riches de l’académie) ? Quel intérêt les enseignants, jugés par le rectorat indignes de poursuivre leur enseignement en BTS MI, auront-ils à poursuivre leur coopération dans le cadre de cette plateforme technologique ?

 Nous n’insisterons pas sur le gâchis « humain », mais après toutes les suppressions d’emplois précaires qu’a connues l’académie, c’est maintenant à des suppressions d’emplois de titulaires que vous procédez.

Sur les rentrées 2005 et 2006, c’est au moins 4 postes de collègues enseignant à Fourier depuis parfois plus de 10 ans qui sont directement menacés par la fermeture de ce BTS.

Les disciplines concernées étant des « disciplines rares », les postes sur lesquels ces collègues seraient susceptibles d’être mutés ne se trouvent même pas dans le département !

Depuis plus de 3 semaines, ces collègues, leur famille, leurs proches se demandent ce qu’ils vont devenir. Ni le Monsieur le Proviseur du lycée, ni Monsieur l’Inspecteur d’Académie ne sont en mesure de répondre à cette question angoissante...