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Rentrée Chatel …

paru le jeudi 6 septembre 2012

La rentrée scolaire 2012 est la dernière rentrée préparée par le ministre Chatel. Elle est difficile !

Aucune création de poste n’est arrivée dans les collèges et lycées pour compenser les 157 suppressions de postes de cette rentrée. Dans le premier degré, 181 suppressions de postes et 20 créations par le nouveau gouvernement.

Les conséquences sont évidentes puisque le nombre d’élèves n’a pas évolué par rapport à l’an passé. Des effectifs plus lourds, moins de dédoublements, la chasse aux heures statutaires va de nouveau avoir lieu, les remplacements seront toujours difficiles (le rectorat sollicite déjà des TZR de sciences physiques pour faire des mathématiques !)

Des contractuels ont déjà été embauchés (320 fin aout) et dans les CIO, ils représentent près de 25% des postes …

Une légère embellie pour les stagiaires avec une décharge de 3h (6h pour les CPE et les documentalistes) et aucun poste sur 2 établissements. Mais les soucis de recrutements persistent dans de nombreuses disciplines (allemand, anglais, maths, lettres où de nombreux postes ouverts au CAPES n’ont pas été pourvus).

Une satisfaction : la suppression des textes sur l’évaluation des enseignants.

Ces conditions de travail dégradées vont encore amplifier notre difficulté à faire « bien » notre métier.

Quel avenir ?

Côté salaires, la première rencontre du 4 septembre avec la ministre de la Fonction Publique laisse peu de place à une augmentation de nos salaires, bloqués depuis 2010.

Côté emplois, l’engagement du Président de la République sera certainement tenu mais pour créer quel type d’emploi ? De vrais fonctionnaires ? Par ailleurs, nous refusons avec les COP leur transfert aux Régions.

Côté conditions de travail, ça dépend du nombre d’emplois mais pas seulement. Rectorat et chefs d’établissement respecteront-ils enfin notre travail ? La pression mise sur les collègues de STI et des sciences physiques pour enseigner une autre discipline que celle pour laquelle ils ont été formés ne va pas dans ce sens.

Côté réformes, sans dire que tout est noir, ce n’est pas bien parti ! La suppression du livret personnel de compétences ne coûtait rien ! Reconnaître qu’il fallait remettre à plat la réforme des lycées non plus. Les rythmes ? Si dans le premier degré, le retour à 4 journées et demie semble faire consensus, ça ne peut pas être le cas de l’augmentation de la durée de l’année scolaire : il ne peut être question pour le SNES-FSU d’accepter une réduction des vacances d’été.

Le débat sur la prochaine loi d’orientation ne peut nous laisser impassible : il faudra s’en mêler ; c’est le sens des réunions prévues pour préparer les États Généraux du second degré organisés par le SNES et le SNEP le jeudi 25 octobre.

Le pire n’est jamais certain, mais le besoin d’une réorientation en profondeur des politiques européennes qui s’est exprimé en France lors des élections du printemps devra être rappelé régulièrement, si l’on ne veut pas que la pensée unique libérale reprenne le dessus rapidement et douche de façon prématurée les espoirs de changement qui marquent 2012.

Bonne rentrée scolaire !

Bonne rentrée sociale !