
Les foires d’empoigne dans le débat public et les récupérations politiques conduisent à brouiller les repères et instiller le doute dans les esprits.
« On » parle beaucoup depuis quelque temps de la « neutralité » et du « devoir de réserve », souvent à tort à travers, et de manière à intimider les fonctionnaires.
Nous voulons rappeler ici qu’il n’y a pas de neutralité professionnelle, quand on travaille dans le service public d’éducation, au sujet des valeurs et principes fondamentaux de l’école publique et de la République. Le racisme, les discriminations, les appels à la haine sont des délits et il est donc non seulement possible de tenir des propos antiracistes, en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, en faveur des droits des minorités LGBTQIA+, mais c’est même notre devoir de le faire à chaque fois que cela se révèle nécessaire.
Liberté, égalité, fraternité, ne sont plus que des mots creux si on s’interdit de les évoquer concrètement face à nos élèves.
Enfin, nous souhaitons rappeler que le trop fameux « devoir de réserve » est une notion juridique qui relève d’une construction jurisprudentielle qui s’applique dans des circonstances très particulières mais pas comme une obligation dans le quotidien de l’exercice du métier.