SNES-FSU 21
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A tribord toute !

paru le jeudi 9 juillet 2020 , par le Secrétariat départemental S2-21

On n’attendait plus rien de Macron, et nous voilà tout de même déçus... Après la nomination de Jean Castex premier ministre, vétéran de chez LR, ancien secrétaire général de Sarkozy, voilà qu’un nouveau gouvernement est nommé. Enfin, nouveau : n’allez pas chercher de nouvelles têtes, ce ne sont presque que de vieilles et vieux briscards qu’on retrouve dans cette pantomime gouvernementale ! Petit passage en revue d’une des meilleures blagues de notre président...

Celui qui a fait le plus de bruit, c’est bien sûr « maître » Dupont-Moretti, avocat célèbre pour ses frasques et ses choix de clients : Cahuzac, Balkany... Bref, marche arrière toute sur les promesses de « moralisation » de la vie politique de 2017, en tout cas dans le message envoyé. Un homme qui méprise la magistrature et regrette le temps béni d’avant #metoo. Que du bonheur !

Pour rester dans le thème, on trouve Darmanin à l’intérieur ; parfait pour un homme sous le coup de procédures judiciaires en cours pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Rien qu’avec ces deux-là, on peut se dire que le ministère de l’égalité femme-homme est enterré. Une pensée pour toutes celles et ceux qui y travaillent, le président et son premier ministre le leur disent clairement par ces nominations : « vous n’êtes que poudre de perlimpimpin ». On ne pleurera pas Castaner, mais Darmanin, vraiment ?

Sous les ordres de Darmanin, rattaché donc au ministère de l’intérieur, on découvre Marlène Schiappa à la tête d’un tout nouveau ministère de la citoyenneté, dont personne ne sait à quoi il est supposé servir. Sans se livrer à trop de supposition, retrouver la co-animatrice de TPMP en charge de la citoyenneté sous le contrôle du ministre de l’intérieur, voilà qui ne sent pas bon.

Un ministère est quant à lui entièrement dédié à la « transformation de la fonction publique »... Vue la loi du même nom, parions qu’il sera à son image un ministère consacré à la « destruction de la fonction publique ».

Le ministère de la culture échoit à une femme (ah !) : Roselyne Bachelot (oh...) ! Bon, ça sent le sapin à ce niveau-là, et c’est peut-être la seul bonne nouvelle : quand la seule personnalité politique que tu réussis à sortir de la naphtaline à deux ans de ta fin de mandat est Bachelot...

On ne peut bien sûr pas parler de ce remaniement sans évoquer la perte de Sibeth N’Diaye, qui nous aura bien fait rire ces derniers mois ; il reste quelques fraises à cueillir pour occuper son temps, soudain bien libre.

Et, évidemment, notre JMB, notre chouchou, détesté par toute une profession (Monsieur 6% de popularité) et pourtant maintenu. Quand la police grogne deux semaines contre son ministre, on le lui change et on envoie le premier ministre tout frais lui rendre visite. Quand les profs hurlent contre le leur pendant trois ans, on le leur laisse, et on leur donne des badges. Macron n’avait pas de programme en 2017 : maintenant, il est clair pour tout le monde.

Sans véritable lien avec le remaniement, mais pour préciser enfin un peu mieux encore le « projet » jupitérien : 15 milliards pour l’aviation, 7 milliards pour l’automobile et 6 seulement pour nos camarades de la fonction publique hospitalière. Quant aux professeurs, mobilisés comme jamais pendant cette crise : après le prof bashing, des badges tout jolis et colorés ! Quant à ceux qui ont accueilli les enfants des personnels soignants, quelques miettes à condition d’être venu plus de quatre jours. Ajoutons enfin le spectre de la réforme des retraites qui recommence à hanter l’espace public...
Bref, vous repasserez, vous qui cherchiez le fameux « monde de demain » ; prenez celui d’avant-hier, il fera bien assez l’affaire...