Des mesures prises sont notoirement incohérentes avec les annonces :

Le gouvernement multiplie les appels à lutter contre les contaminations pour soulager les hôpitaux et permettre aux établissements de continuer d’accueillir les élèves. Mais dans l’Éducation Nationale, nous constatons encore l’absence de capteurs de CO2, et parfois l’impossibilité d’aérer correctement les salles.

A ce jour, l’Éducation Nationale ne fournit aucun masque chirurgical aux enseignants, comme aux élèves. Après 20 mois d’épidémie, l’Éducation Nationale commence tout juste à annoncer l’arrivée prochaine de masques chirurgicaux mais uniquement pour les personnels. Si comme nous l’entendons les masques, hors FFP2, ne servent pas à protéger le porteur, cette mesure ne constituera pas une mesure de protection des personnels lorsqu’ils finiront par arriver.

Les protocoles ne sont pas stables et arrivent à la dernière minute, ce qui crée des incompréhensions régulières entre les familles et les établissements.

Les vies scolaires se trouvent ainsi à gérer régulièrement des élèves en attente d’être récupérés par leur parents, et jonglent avec des consignes changeantes et des catégories multiples. Comment assurer les autotests à J+2 ou J+4 pour des internes comme pour les autres élèves alors que, dans le même temps, les établissements ne sont pas fournis en autotests en nombre suffisant ?

Des collèges et des lycées au bord de la rupture :

Les conditions de rentrée aggravées par les suppressions de postes, ne permettent pas de gérer les difficultés créées pour les élèves par bientôt deux ans de covid. Dans ce contexte, la cinquième vague entraine des fermetures de dortoir d’internat, des fermetures de classes, des classes ouvertes mais avec plus de la moitié des élèves absents.
Notre ministre pourtant ne prend pas la mesure de la discontinuité pédagogique.
Comment croire qu’il est possible de préparer sereinement les épreuves des examens et notamment celles du baccalauréat qui sont prévues dans 7 semaines (mi-mars) ?
Les inégalités de préparation devant l’examen sont de plus en plus flagrantes !

Stop au mépris !

La communication de Jean-Michel Blanquer est insupportable : depuis le début de l’épidémie, elle est guidée d’abord par des impératifs de communication politique plutôt que par le souci d’une communication respectueuse des personnels. A de très nombreuses reprises, les personnels ont appris par la presse comment serait organisé leur quotidien professionnel. Trop souvent, les consignes contradictoires se sont succédées !
Depuis 20 mois, les personnels tiennent le service public d’Education à bout de bras, souvent seuls, au milieu des ordres et contre ordre ministériel, quand ce n’est pas du mépris qui s’exprime à l’image de l’emploi ministériel du mot « absentéiste » à l’encontre des professeurs malades.
Enfin, à vouloir gouverner seul, dans l’impréparation permanente et sans stratégie de long terme, notre ministère et notre gouvernement nous ont menés dans une situation déplorable. En effet, si le ministère avait construit un véritable dialogue social et avait pris en compte nos revendications dès le début de la crise covid, la situation catastrophique actuelle dans les services d’Éducation nationale n’existerait pas !

Trop, c’est trop ! Il est temps de faire entendre au ministre que nos collèges et nos lycées ne peuvent fonctionner ainsi, entre protocole fantôme et mépris. Face à l’incurie de Jean-Michel Blanquer, le SNES-FSU appelle à la grève, le jeudi 13 janvier 2022. Dans la Nièvre, l’intersyndicale appelle à un rassemblement à 13h00 devant la préfecture de la Nièvre.

Quelles sont nos exigences ?

– un protocole réaliste et applicable et négocié avec les représentants des personnels.
– une cohérence entre le matériel de protection fourni et les objectifs énoncés, pour les personnels comme pour les élèves : masques FFP2, masques chirurgicaux, capteurs de CO2, purificateurs d’air, autotests
– le recrutement de personnels pour renforcer les vies scolaires.
– le report, au mois de juin, des épreuves de spécialité du baccalauréat prévues en mars.
– l’élargissement du vivier de remplaçants par le gel des suppressions d’emplois, par la création des postes nécessaires pour répondre aux besoins et par le recours aux listes complémentaires alors que notre ministère prévoit de supprimer encore à nouveau des postes à la rentrée 2022.
– l’isolement des cas contacts intrafamiliaux.