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Diviser pour mieux berner !

paru le jeudi 6 octobre 2022 , par Olivier Provost

La technique n’est pas nouvelle mais elle est redoutablement efficace…

Alors que cette rentrée risquait de cristalliser les mécontentements dans le monde de l’éducation (crise de recrutement, manque d’enseignants, effectifs toujours plus élevés, crise salariale…), le Président et le ministre n’ont cessé de multiplier les annonces soufflant le chaud – enfin, plutôt le tiède… – et le froid sur la profession en opposant les uns aux autres.

Une revalorisation salariale à 2000 euros nets pour les débuts de carrière ? Mais quid des milieux et fins de carrières ? Condamnés à ne voir évoluer leur salaire qu’en changeant d’échelons ?

La promesse de 10 % d’augmentation des rémunérations sans condition ? Outre le fait, qu’il apparaît une fois de plus qu’il s’agit d’une arnaque de campagne électorale (voir par ailleurs l’article consacré à la revalorisation), certaines catégories avaient été soigneusement oubliées comme les CPE, les AED ou les AESH…

Quant aux 20 % promis à ceux qui accepteraient le « pacte » supposé intégrer de nouvelles missions, il laisse entrevoir une place encore plus grande à l’arbitraire puisqu’il est clairement fait allusion à l’expérimentation et à l’accroissement du pilotage par les directions des établissements.

Enfin, les sessions de « job dating » organisées à la va-vite à la fin de la dernière année scolaire peuvent laisser entendre qu’on peut être facilement embauché dans l’Éducation, proche de chez soi, avec seulement un bac +3, alors que la passation du concours pour être titulaire se fait à bac +5 et que les néo-titulaires peuvent ensuite être nommés sur l’ensemble du territoire. C’est faire croire que la précarité serait un avantage !

D’aucuns peuvent penser qu’il s’agit encore une fois d’une communication chaotique et avoir l’impression que nos dirigeants naviguent à vue… Ne nous y trompons pas, l’objectif est avant tout de créer des brèches dans la profession, d’envoyer le signal que chacun pourrait y trouver son compte s’il s’en donnait la peine et d’empêcher un front uni de contestation face à la politique menée.

A nous de ne pas tomber dans ce marché de dupes où tout le monde finira perdant. La journée d’action du 29 septembre était une première étape. Il faut maintenant poursuivre la mobilisation et répondre aux attaques que nous subissons d’une seule voix.

Les élections professionnelles de début décembre seront l’occasion de faire entendre notre voix en y participant massivement.

Adhérer au SNES-FSU est également une solution pour prendre un peu de recul par rapport aux multiples annonces qui sont faites. Cela permet de bénéficier d’analyses fouillées et argumentées. C’est aussi s’inscrire dans un projet qui n’oublie aucune catégorie.