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[21] (Dijon, consulat mexicain, 17h) Rassemblement et manifestation en solidarité avec la population révoltée de Oaxaca.

paru le lundi 20 novembre 2006

Rassemblement et manifestation |
Journée internationale d’action

 Lundi 20 Novembre à 17 heures, devant le consulat mexicain, 11 bis, Cours du Parc à Dijon.

En solidarité avec la population révoltée de Oaxaca (Mexique)

Alors qu’au Mexique, la répression s’abattait sur une grève de mineurs à Sicartsa, dans l’État du Michoacán, en avril 2006, puis sur le village de San Salvador Atenco, près de Mexico, en mai ; au mois de juin 2006, la population d’Oaxaca (sud du Mexique) et de sa région, a chassé le gouvernement corrompu et assassin de cet État. Ce mouvement populaire s’est manifesté en solidarité avec les enseignants en lutte du SNTE, durement réprimés par les forces répressives du gouverneur Ulises RUIZ. La destitution de ce dernier est alors devenue une condition indispensable de toute négociation. Des centaines de milliers d’Oaxaqueños ont "pris" la rue et plus de 30 mairies. Près de 350 organisations, communautés indigènes, syndicats et associations civiles ont formé l’Assemblée
populaire des peuples d’Oaxaca (APPO).

Suites à des agressions très graves (enlèvements, meurtres et tortures) opérées par des policiers ou des paramilitaires, la population a dressé des barricades dans toute la ville. Après l’attaque de la radio du
mouvement, les femmes se sont emparées des ondes de radios commerciales et de la chaîne de télévision régionale, dénonçant la propagande et les mensonges du gouvernement.

Le 27 octobre des milices du PRI (parti d’Ulises Ruiz) tirent sur des barricades faisant 4 morts. C’est le prétexte rêvé du président Fox pour envoyer la PFP (police militarisée) à Oaxaca, qui entre dans la ville le
29. Les membres de l’APPO se réfugient alors dans la Cité universitaire.

Le 2 novembre au matin, la PFP tente de les déloger de la Cité mais est repoussée et doit battre en retraite.

Pour que cette Commune ne finisse pas dans un bain de sang, il est de notre devoir de nous mobiliser et de faire pression sur le gouvernement mexicain, ainsi que d’exprimer notre solidarité envers la lutte des peuples d’Oaxaca.

Nous exigeons la libération de tous les prisonnier-es politiques (Oaxaca, Atenco, Chiapas, etc.) et le retrait des forces de l’ordre (milice du PRI, armée fédérale, etc.)

Nous soutenons l’auto-organisation de la population en lutte de Oaxaca au sein de l’APPO (Ulises Ruiz dehors !)

Interlibertaire dijonnaise


Chronologie d’un feu qui court

— 22 mai : 70 000 instituteurs d’Oaxaca se mettent en grève. Le centre de la capitale est occupé. 20 000 grévistes et leurs familles campent autour de la place principale.
— 14 juin : 2 000 policiers attaquent à l’aube le campement. Trois heures plus tard, les instits, soutenus par la population, reprennent le contrôle de la ville.
— 17 juin : création de l’Assemblée populaire du peuple d’Oaxaca (APPO), qui exige la destitution du gouverneur et intensifie les blocages.
— Fin juin : les occupations de mairies se multiplient, suivies de l’expulsion des maires et de l’élection de conseils. On ferme les administrations et on réquisitionne les véhicules officiels.
— 23 juillet : manif contre le mitraillage de Radio Universidad. Six paysans sont placés en garde à vue. Après les avoir libérés, la foule saccage le commissariat et danse dans la rue.
— Début août : une manif de femmes armées de casseroles occupe la radiotélévision officielle. Des hommes masqués tirent à la kalachnikov sur les locaux de la télé occupée. Meurtre de trois Indiens de l’APPO. Arrestation de deux leaders de l’APPO, accusés de rébellion. Trois instits
sont enlevés par des inconnus et torturés dans un commissariat.
— 10 août : manif réclamant la libération des trois instits. Des barbouzes ouvrent le feu : un mort. Un site Internet appelle au meurtre des figures de l’APPO.
— 21 août : des paramilitaires expulsent les occupants de la télé officielle. Dans les heures qui suivent, l’APPO investit douze radios commerciales.
— 22 août : un « convoi de la mort » parcourt les rues et tire sur les radios occupées : deux morts. Des dizaines de barricades se dressent pour empêcher les tueurs de circuler.
— 30 août : le quotidien La Jornada révèle que 1 200 hommes de main s’entraînent dans deux casernes du centre du pays en vue d’intervenir contre les mouvements d’insurrection civile.
— 4 septembre : échec du déménagement de l’administration Ruiz à Juchitán. Sous la pression de la rue, le maire de la localité déclare le gouverneur persona non grata. À Oaxaca, l’APPO lance un manifeste où Ruiz est « proscrit » et publie des bans placardés dans tout l’État.
— 27 octobre : des membres du PRI et de la police de l’État d’Oaxaca tirent sur plusieurs barricades faisant 4 morts et des dizaines de blessés.
— 29 octobre : au prétexte de rétablir "la paix sociale", la PFP rentre dans Oaxaca et occupe le zócalo. L’APPO pour éviter des affrontements meurtriers se retranche dans la Cité universitaire.
— 1er novembre : journée internationale de solidarité avec l’APPO. Des milliers de zapatistes bloquent des routes au Chiapas. Des dizaines de rassemblements au Mexique et à travers le monde ont lieu.
— 2 novembre : la PFP tente au petit matin d’entrer dans la Cité universitaire. Les membres de l’APPO repoussent l’assaut fédéral et la PFP doit se retirer.
— 8 novembre : le gouvernement fédéral somme Ulises Ruiz d’obtenir une trève ou de démissionner, mais maintient la présence de la PFP à Oaxaca.
À suivre...

Chronologie établie à partir de celle parue dans CQFD n° 36, septembre 2006, et du site du comité de soutien aux peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) : http://www.cspcl.ouvaton.org..