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Rentrée scolaire dans l’Yonne : l’analyse de la FSU 89

Par Ginette Bret, Pascale Marlin, Jacques Pioch

paru le vendredi 23 septembre 2005

Le rapport produit l’an dernier par l’Inspection Générale de l’Education Nationale reste la base de notre diagnostic sur l’Ecole dans l’Yonne : il fait apparaître pour notre département les résultats insuffisants du système éducatif tant dans l’enseignement primaire que dans le second degré.

Il pointe deux grandes séries de causes :
— depuis dix ans, une accumulation de carences de pilotage a engendré un déficit de politique éducative dans de nombreux secteurs, renforçant la défiance des personnels envers leur hiérarchie ;
— l’Yonne souffre d’un retard en matière de dotation budgétaire ;

Nous constatons en cette rentrée que rien n’a vraiment changé. Il y a eu l’affirmation ou l’affichage d’une volonté de répondre au défi et aux enjeux. Quelques mesures ont été prises en faveur de l’Yonne, notamment pour le 1er degré (dans le domaine de la formation), mais rien qui permette de changer les conditions de travail des personnels et d’accueil des élèves, rien qui permette de répondre aux difficultés et de s’attaquer vraiment aux racines des dysfonctionnements constatés et aux difficultés scolaires des jeunes. Rien n’a été accordé pour le second degré : les effectifs des classes sont souvent très lourds (entre 33 et 35 élèves dans la plupart des classes de seconde des lycées du département).

Aussi, auprès :
— du nouveau ministre,
— du nouveau recteur,
— du nouvel Inspecteur d’académie,

nous reprenons nos interpellations et nos exigences de mesures profondes en faveur du département : un « plan d’urgence pour l’école dans l’Yonne » est nécessaire.

Au recteur et à l’inspecteur d’académie qui nous reçoivent à la fin du mois, nous redirons notre conviction que l’efficience du système éducatif peut être largement améliorée, sous réserve d’étudier précisément les causes des importantes disparités de résultats entre les territoires du département et d’en tirer les conséquences en termes de moyens supplémentaires à donner à l’Yonne pour qu’elle « sorte de son ornière » (formule des IG).

Nous maintenons notre démarche en 3 étapes, avec le Collectif Ecole Que Nous Voulons :

 1. Obtenir un engagement ferme et rapide de l’Etat pour un « Plan d’Urgence pour l’Ecole dans l’Yonne », par une dotation spécifique en postes budgétaires et en recrutement, en formation continue, pour remettre notre département à flot.

 2. Mettre en place des Comités Locaux pour l’Education, qui permettent à tous les acteurs d’un territoire dans le cadre d’une collaboration bien pensée entre les services de l’Etat, les élus et les organisations éducatives, dans le respect des missions de chacun :
— d’approfondir la connaissance du tissu scolaire de notre département, ses forces et faiblesses,
— d’inventorier les ressources offertes aux élèves en matière de crédits de fonctionnement, d’accès aux équipements sportifs et culturels, aux classes transplantées, aux activités complémentaires de l’école (activités culturelles et sportives, loisirs éducatifs de qualité...),
— d’étudier les difficultés liées à la mobilité en milieu rural, à l’accès aux technologies de la communication...

 3. Mieux appréhender les causes profondes de la situation de l’éducation dans l’Yonne, en utilisant les ressources de laboratoires de recherches spécialisés pour éclairer les acteurs de l’éducation sur les facteurs explicatifs des difficultés des élèves.

Il est urgent de redynamiser l’école dans l’Yonne, motiver l’ensemble des acteurs, redonner confiance aux personnels, dégager une vision dynamique de l’avenir et formuler des objectifs ambitieux au service de la réussite de tous les élèves. C’est ce à quoi les syndicats de la FSU 89 se sont attelés, bien avant la publication du rapport des IG. C’est ce qu’ils continueront à faire, cette année encore. Avec vous.

Ginette Bret (SNUipp),

Pascale Marlin (SNES),

Jacques Pioch (FSU 89)

Fédération Syndicale Unitaire