Appel solennel aux Icaunais

paru le samedi 7 février 2004

Appel solennel aux Icaunais

La France, l’Yonne, ont besoin de citoyens mieux formés. Mieux formés dans leur intérêt, pour eux-mêmes, pour comprendre le monde et avoir les capacités d’agir sur lui avec conscience et esprit de responsabilité ; mieux formés pour répondre aux besoins de l’économie qui propose des emplois de plus en plus qualifiés.

Le Haut Conseil de l’Evaluation de l’Ecole s’accorde avec de nombreux autres experts en prospective économique pour chiffrer à 70% la proportion de jeunes qui, à partir de 2010, devraient être titulaires au minimum du baccalauréat, et pour dire qu’aucun jeune ne doit quitter le système scolaire sans au moins un BEP en poche. Dans l’Yonne, actuellement, 56% des jeunes sont bacheliers et 8% sortent de l’école sans aucune qualification.

On mesure là, combien, dans les 6 années à venir, l’école doit profondément se transformer, progresser, pour assurer la réussite de tous les jeunes.

Encore faut-il lui en donner les moyens !

Or, dans l’Yonne, comme partout en France, au lieu d’une politique scolaire ambitieuse et volontariste, c’est la logique de réduction des dépenses publiques qui, seule, pilote le système éducatif.

Ainsi, dans notre département, pour la prochaine rentrée, le gouvernement a programmé :

 La disparition de 100 aides éducateurs,
 La création de 9 postes d’instituteurs seulement pour accueillir 350 élèves supplémentaires,
 La suppression de 30 postes d’enseignants dans les collèges,
 La suppression de 19 autres dans les lycées.

Aucun recrutement de conseillers d’orientation psychologues, d’assistantes sociales, de surveillants, de conseillers principaux d’éducation, d’infirmières scolaires, etc, tous personnels pourtant indispensables.

Le grand bradage de la formation professionnelle initiale et continue, alors que les besoins exprimés par les personnels sont en hausse.

Dans notre académie, le gouvernement a aussi prévu :

 La suppression de 32 emplois administratifs,
 Celle de 17 emplois d’ouvriers et agents de service.

Les syndicats FSU, SDEN-CGT, SGEN-CFDT, UNSA lancent un appel solennel à l’opinion publique et aux élus du département.

Les jeunes Icaunais sont sacrifiés, réagissons !

Non seulement la rentrée scolaire prochaine ne permettra aucune amélioration de l’enseignement, ne donnera aucune assurance d’un travail dans de bonnes conditions, réduira dangereusement l’aide aux élèves en difficulté, mais, si les moyens restent en l’état, davantage de jeunes perdront pied, quitteront le système éducatif sans qualification, aigris.

La France est un pays riche. Elle a les moyens d’offrir à sa jeunesse une éducation de qualité. Exigeons du gouvernement qu’elle le fasse.

Fédération Syndicale Unitaire