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2009-2010

Sept. 2009 - Lycée Hippolyte Fontaine à Dijon : Expérimentation, piège à ... *

extrait du bulletin du S2-21 n°1 (Septembre 2009)

paru le vendredi 11 septembre 2009 , par Jean-Claude CINQUIN

L’article 34 de la loi d’orientation pour l’école que
F. Fillon, alors ministre de l’EN, a fait passer malgré
les mobilisations des personnels et usagers, autorise
des expérimentations qui peuvent déroger à certaines
règles, si l’autorité académique d’une part, et le CA
de l’établissement d’autre part, sont d’accord.
Deux projets soumis en juin au CA du lycée Hippolyte
Fontaine illustrent les dangers de cet article 34.

DADA, c’est la première expérimentation avec un
Dispositif d’Aménagement de Découverte des Arts,
c’est-à-dire une formation à l’école des Beaux-Arts
chaque mardi après-midi pendant 24 semaines, débouchant
sur une exposition finale et un certificat de
suivi d’un an de formation à l’école des Beaux-Arts de
Dijon. Pour rattraper les heures de ces demi-journées,
chaque élève concerné aura les cours par courrier
électronique ou photocopie et le professeur (s’il est
volontaire pour ces heures supplémentaires) interviendra
après pour voir ce qui n’a pas été compris. Le
proviseur explique que ce ne sera pas une heure pour
une heure mais peut-être une heure remplacée pour
deux perdues et ajoute qu’en une heure par mois, on
fait plus qu’en 8 heures avec 35 élèves, que ce n’est
pas en ratant quelques heures d’histoire ou quelques
heures d’anglais que l’on rate sa vie.

De plus le médiateur de réussite scolaire suivra ces
élèves pendant les études dirigées ou dans les trous de l’emploi du temps.

Les 4 élus FSU ont argumenté contre ce projet, contre
le pari qui est fait pour ces élèves : éventuelle remotivation
ou difficultés accrues en perdant des heures.
Ils ont appelé à voter contre, s’attirant les foudres du
chef d’établissement : « Ce projet est innovant et s’y
opposer relève d’une attitude très conservatrice
 ».

Appréciation flatteuse quand on voit ce qu’on fait
passer au nom de l’innovation !

Résultat : 14 pour, 4 contre (la FSU) et une abstention.

SECONDE AUTREMENT est l’appellation de l’autre expérimentation.

Dans une classe de seconde générale, les élèves, évalués
"par compétences", auront la possibilité (à partir
de début mai) de ne plus suivre une discipline s’ils y
ont atteint les compétences correspondant à la classe
envisagée en première ; ils pourront accentuer leurs
efforts sur une autre discipline. Un élève demandant
une première L pourra être dispensé de mathématiques
ou SVT ou physique, si les compétences requises
pour cette classe sont atteintes. Les promoteurs de
l’affaire se vantent de diminuer ainsi, par exemple, le
taux d’absentéisme chez ces élèves en physique en fin
de seconde !

Les 4 élus FSU ont développé plusieurs arguments
contre ce projet :

 La seconde générale et technologique est indifférenciée
et doit le rester. Les contenus sont établis
pour tous les élèves et ont dû être choisis pour
construire un tout équilibré et formateur et non
par utilitarisme pour tel ou tel enseignement ultérieur.
 Si un élève doit abandonner une discipline en
première, il est encore plus important pour lui de
voir tout le programme de seconde car il n’aura
plus l’occasion d’aborder les parties non vues.
 Décider de l’orientation en fin de second trimestre
nie l’importance du troisième trimestre et supprime
pour les élèves et leurs parents la possibilité
de changer les voeux.
 Éliminer l’absentéisme en supprimant l’obligation
de présence n’est pas une solution.

Estimant que ce projet était dans la droite ligne de la
loi Fillon sur l’école, qui n’a plus d’égale ambition
pour tous les jeunes et prévoit pour la majorité des
élèves un enseignement minimum (socle commun), la
FSU a appelé à voter contre, s’attirant une nouvelle
« flatterie » du Proviseur : « Cette position nie la réalité,
est dans l’utopie
 », qui avoue que, personnellement,
il aurait ouvert cette possibilité d’abandonner
des enseignements dès février !…

Résultat : 11 pour, 4 contre (la FSU) et 4 abstentions.

Conclusion : Il y a encore beaucoup à faire pour montrer le but de ces "expérimentations" et la nécessité de ne pas les cautionner mais de s’y opposer. L’exemple du mauvais coup estival sur le travail du dimanche devrait faire réfléchir : selon le cas, il ne concerne plus forcément les seuls "volontaires" et peut être payé au tarif ordinaire !

Jean-Claude Cinquin et Véronique Martin,
alors élus FSU au CA d’Hippolyte Fontaine

P.-S.

* compléter avec la mention appropriée