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"Grève du 21 janvier 2010 à Léon Blum"

par Alix Berthier (Creusot-Infos.com)

paru le vendredi 22 janvier 2010

Suppressions de postes, suppressions d’heures et qualité de l’enseignement qui se dégrade… La réforme des lycées ne convient pas du tout à un bon nombre d’enseignants du lycée Léon Blum. Ils ont affiché leur mécontentement ce jeudi, par une journée de grève.

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Ce n’est pas un secret, la réforme des lycées, qui entrera en vigueur à la rentrée 2010/2011, ne fait vraiment pas l’unanimité au sein du corps enseignant. Bien au contraire, la grande majorité des professeurs des établissements concernés voient cet ensemble de mesures comme une dégradation des conditions d’enseignement et donc un affaiblissement de la mission de service public.

Ainsi, ce jeudi en début de matinée, à l’occasion de la journée de grève des fonctionnaires, une vingtaine d’enseignants du lycée Léon Blum s’était rassemblée dans la salle des professeurs sur le site Jean Jaurès. Le but : afficher un mécontentement évident contre cette nouvelle formule prévue pour la prochaine rentrée et surtout dénoncer les suppressions de postes, récurrentes depuis maintenant plusieurs années.

La quantité au détriment de la qualité

Justement, sur ce point-là, les grévistes n’ont pas hésité à s’exprimer. « C’est bien simple. Le fonctionnement d’un établissement scolaire est de plus en plus dicté par une logique quantitative au détriment d’une logique qualitative. En fait, on tend au fur et à mesure par la privatisation », s’indignent Samuelle Degouve de Nuncques, enseignante en français, et Maria Bonnot, professeur d’anglais, constatant notamment que, aujourd’hui, les enseignants de langues doivent s’occuper de 7 à 8 classes contre 4 ou 5 par le passé.

Forcément, cela n’est pas sans répercussions. « Les élèves ont le droit de choisir plusieurs options mais le problème, c’est que nous n’aurons pas la place pour les assurer », fait remarquer quant à elle Nathalie Barbery, soulignant à côté de ça la réduction des volumes-horaires pour plusieurs matières fondamentales comme les mathématiques (passage de 6h à 4h de cours par semaine), le français (de 5h30 à 4h00), les SES ou bien la physique-chimie (3h30 à 3h00) et stigmatisant également le caractère paradoxal des décisions gouvernementales dites en faveur d’une scolarité et d’un accompagnement individualisé plus poussés mais qui en fait vont dans le sens contraire, avec la disparition à partir de septembre des heures d’aides individualisées et des modules dans les principaux cours, à laquelle s
ajouteront des classes très et bien trop chargées pour que la qualité de l
enseignement puisse perdurer.

« La fin de l’école républicaine »

D’autant plus que cette réforme ne touchera pas seulement les filières générales, elle aura aussi ses effets sur l’enseignement professionnel.
Chef de travaux, Joël Liaboeuf pointe d’ailleurs du doigt l’attitude incompréhensible du Rectorat qui a choisi de diminuer la capacité d’accueil dans la formation de technicien d’usinage, alors que les besoins sont importants dans ce domaine sur toute la région, et a annoncé le regroupement des « 1ère année » bac pro 2 ans et des « 2ème année » bac pro 3 ans dans une seule et même classe. « On se demande vraiment comment nous allons faire étant donné que ces élèves ont évidemment des enseignements différents à la base ».
Bref, la réforme ne plait pas et ça se ressent. « Nous sommes en train d’assister à la fin de l’école républicaine, l’école des vraies valeurs », a même dit Liliane Reyne, représentante CGT.

Alix BERTHIER, creusot-infos.com


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