Nous avons un nouveau ministre pour la rentrée, mais il n’y a aucun signe d’un changement de politique. Cette valse estivale a eu toutefois des conséquences : elle a retardé des arbitrages pourtant urgents, comme à propos des épreuves de spécialité.

Sur l’absence de changement de politique, on constate immédiatement que Gabriel Attal mettra en musique les marottes présidentielles. Sur les vacances par exemple, Emmanuel Macron a annoncé le 24 juillet que les enseignants seront formés « hors du temps de présence devant élèves ». Encore le 23 août, il propose d’avancer la rentrée scolaire au 20 août pour « les élèves qui en ont besoin », ajoutant qu’« il y a trop de vacances ». Ces choix seraient autant d’inacceptables augmentations de notre temps de travail que nous combattrons.

Le PACTE est, en cette rentrée, le cheval de Troie du gouvernement. D’une part en faisant passer du travail supplémentaire rémunéré pour une revalorisation de nos métiers, et d’autre part en menaçant nos statuts. Ce dispositif véhicule une image de l’enseignement où il serait possible d’enseigner au pied levé pour une heure à des élèves que l’on ne connaît pas. Quelle ignorance de nos métiers ! Le PACTE va, de plus, aggraver les inégalités salariales ou les inégalités homme/femme. Il méconnaît la réalité de notre volume de travail, chiffré selon la DEP à 42 heures hebdomadaires en moyenne. Les enseignants français travaillent plus que la plupart de leurs collègues européens : ce n’est pas d’une surcharge de travail supplémentaire dont ils ont besoin, mais au contraire de temps pour leurs missions avec une rémunération revalorisée. Refusons le PACTE en nombre pour contraindre le gouvernement à cesser de tergiverser, et qu’il augmente réellement nos salaires.

Sur les conditions de rentrée, c’est un peu la posture du magicien dont il est question, on sait déjà qu’il manquera des enseignants, et que le discours sur le remplacement de courte durée vise à masquer les difficultés de remplacement long.

En attendant bonne rentrée à toutes et tous.