L’état de la carte des formations post-bac industriel dans le département justifie le maintien du BTS Maintenance à Auxerre. Sa fermeture irait à l’encontre de l’intérêt des élèves. Nous la refusons !

Chacun connaît maintenant le cadre budgétaire dans lequel se prépare la rentrée scolaire 2005 : l’académie doit rendre 340 emplois d’enseignants du second degré. Il est difficile, dans ce cadre, de réfléchir objectivement et sereinement sur le devenir de tel ou tel secteur du système éducatif. Nous l’avons bien compris lors des rencontres que nous avons eues avec le rectorat lors de l’entrevue que Monsieur l’Inspecteur d’Académie a bien voulu accorder à une délégation intersyndicale du lycée Fourier, jeudi 20 janvier à Auxerre.

L’élaboration d’une politique scolaire pour le post-bac devrait partir des besoins de formation des jeunes et de ceux du bassin d’emplois ; l’examen des compétences disponibles (sur place ou mobilisables par mutation ou formation des personnels) devrait ensuite permettre de déterminer quelles structures pédagogiques sont susceptibles d’être mises en œuvre dans chaque établissement.

C’est un raisonnement à contre-pied de celui-ci qui nous est proposé, contrainte budgétaire oblige : il faut rendre 340 emplois et c’est sur ce seul critère que se bâtit l’avenir des jeunes dans l’académie. Nous le regrettons amèrement car ce n’est pas ainsi que nous concevons notre rôle d’éducateur ni notre mission de personnels du service public d’éducation.

Nous savons que la qualification obtenue dans le système scolaire détermine très largement l’avenir professionnel et social des jeunes qui nous sont confiés. Nous savons qu’à Fourier, les jeunes adultes inscrits en BTS MI trouvent une formation de qualité. Nous savons qu’à leur sortie du BTS Maintenance Industrielle, leur insertion dans la vie active se fait sans difficulté. Aussi, nous ne pouvons nous résoudre à laisser fermer cette section dans notre établissement.

Le rectorat est enfermé dans ses comptes d’apothicaire, il ne suit même plus les critères qu’il s’est fixés pour redessiner la carte des formations par fermetures ou ouvertures de sections et que le Secrétaire Général a listé aux représentants des personnels vendredi 14 janvier.

L’exemple du projet de fermeture du BTS maintenance au lycée Fourier d’Auxerre est révélateur de cette gestion qui nie les intérêts des élèves et de leur famille. Les critères indiqués sont les suivants :

– les effectifs : nous avons montré que la chute brutale des effectifs en 1ère année du BTS MI à cette rentrée 2004 était tout à fait accidentelle et indépendante du contenu du BTS et que le « vivier » présent sur Fourier était suffisant, à lui seul, pour remplir ce BTS avec 15 étudiants aux dossiers scolaires solides (15 étant la capacité d’ouverture pour laquelle le lycée se voit attribuer ses moyens) ;

– l’attractivité : nous avons fait la démonstration que les efforts des collègues entrepris depuis 2 ans pour rendre la filière STI attractive avaient été couronnés de succès jusqu’au niveau bac et que la rentrée 2005 est celle où le résultat de ces efforts doit se faire sentir sur les demandes d’inscription en BTS MI ;

– l’emploi à la sortie de la formation : il suffit de consulter les offres d’emplois sur les sites de l’ANPE et de L’Yonne Républicaine pour constater que cette formation est porteuse d’avenir professionnel pour les étudiants qui s’y engagent ;

– l’équilibre des territoires et la carte des universités, notamment celle des IUT. Lors du groupe de travail au rectorat, il nous a été opposé que le maintien du BTS MI à Auxerre se ferait au détriment d’autres formations.

Nous avons étudié soigneusement la carte des formations post bac dans le département et le profil des élèves candidats à l’entrée dans chacune de ces formations ; il n’est en effet pas question pour nous de demander le maintien du BTS uniquement pour satisfaire un « ego local » ou « sauver des postes d’enseignants » : nous souhaitons que nos lycéens s’orientent au mieux de leurs compétences et de leurs goûts et trouvent la voie la plus favorable vers leur avenir professionnel.

Cette étude nous conduit à affirmer que le BTS maintenance de Fourier est pour nos élèves de STI (ou ceux de S-SI au dossier scolaire trop juste pour aller en école d’ingénieurs ou en IUT) et pour ceux des lycées proches une opportunité indéniable pour suivre des études post-bac qui débouchent sur une qualification demandée sur le marché du travail. Le profil des élèves qu’il recrute fait qu’il n’empiète pas sur les autres formations présentes dans le département.

Sa présence à Auxerre est en cohérence avec la volonté de la municipalité et du département de développer l’activité industrielle sur ce bassin d’emplois. Il permet donc de maintenir un certain équilibre entre les activités présentes sur le territoire de l’Yonne.

Sa fermeture serait d’autant plus regrettable que nous savons bien que très peu d’élèves du « Grand Auxerre » iront à Dijon pour suivre un enseignement supérieur, et aucun n’ira à Nevers : tous les étudiants du BTS maintenance comme ceux des 2 BTS tertiaires du lycée habitent dans un rayon de 50 km autour d’Auxerre. Ce critère géographique est très important pour eux.

Retirer ce BTS d’Auxerre c’est enlever à une vingtaine de jeunes de notre département la possibilité de poursuivre des études supérieures. C’est un choix politique, et non comptable ni budgétaire, dont nous ne voulons pas et dont le Recteur aura à assumer, seul, la responsabilité devant les familles.

Les personnels du lycée Fourier à Auxerre