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Début 2005, un rapport des Inspecteurs Généraux exprimait clairement ce qu’un collectif, « l’Ecole Que Nous Voulons » pointait du doigt depuis déjà plusieurs mois : les retards de l’Yonne en terme de résultats scolaires. Ce rapport a fait grand bruit, vous vous en souvenez certainement, mais n’a pas provoqué les réactions attendues de nos autorités administratives, académiques, rectorales et ministérielles. Soucieux d’approfondir l’état des lieux, la réflexion sur les causes du retard et d’impulser une politique de remédiation, le collectif EQNV n’a pas lâché le morceau : appel a été fait à l’IREDU, organisme de recherche en éducation dijonnais. Le Conseil Général de l’Yonne a accepté de financer l’étude.

Sans rentrer dans les détails, les recherches de l’IREDU ont permis de souligner des facteurs qui jouent plutôt contre la réussite scolaire, qu’ils soient internes ou externes au système éducatif :
 notamment la concentration de professions et catégories sociales (PCS) défavorisées,
 le niveau socio-économique et culturel des familles qui sont assez peu diplômées et en difficulté économique,
 le manque de partenariat entre les acteurs locaux agissant sur le plan éducatif,
 l’insuffisance de pilotage ou encore le manque de moyens humains dans certains établissements scolaires.

Les auditions ont fait apparaître que ces variables présentent des disparités territoriales, celles-ci se sont confirmées par l’analyse des établissements du secondaire et de leurs performances au sein du département.

Des pistes d’explication ont été mises en exergue. Elles ont été affinées le 02 juillet, date de restitution définitive du rapport.

Il se dessine déjà, dans les propos réunis, des éléments explicatifs de la diversité du territoire icaunais. Les grandes tendances se confirment :
 le manque de partenariat entre les structures péri scolaires et l’institution scolaire,
 la diversité des offres hors temps scolaires (soutien, activités culturelles, sportives) et leur inégalité selon les territoires,
 des problèmes de pilotage de l’enseignement spécialisé pour les élèves en difficultés,
 des difficultés pour le secondaire au niveau de l’orientation,
 une absence de mobilité subie et\ou voulue très déterminante dans les choix d’orientation et dans l’accès aux activités périscolaires.

L’harmonisation au niveau du territoire des offres faites aux élèves est nécessaire par un développement, dans les secteurs en difficultés, du suivi des élèves et par le développement, dans les secteurs enclavés, des transports en dehors de ceux établis pour les trajets scolaires qui sont aujourd’hui suffisants.
Le pilotage des services académiques responsables du suivi des élèves en difficultés doit être amélioré.
Enfin, les secteurs où la population défavorisée est concentrée mériteraient une réflexion sur le découpage de la carte scolaire afin de rétablir une mixité sociale.

Et la suite ? Le collectif EQNV a pour objectif de poursuivre son intervention et son combat pour l’amélioration des résultats de l’Ecole dans l’Yonne.
Le collectif constate que le rapport confirme la plupart des principales conclusions du précédent rapport des Inspecteurs Généraux et notamment les retards de l’Yonne en termes de résultats scolaires des jeunes icaunais.
Il confirme que ces difficultés de l’Ecole dans l’Yonne sont la conjonction de facteurs multiples qu’on peut classer en 4 grandes rubriques :
 facteurs économiques et sociaux-culturels ;
 facteurs d’origine institutionnelle (pilotage, rased, formation...) ;
 facteurs d’ordre pédagogique (scolarisation à 2 ans, question des collèges, formations des enseignants, temps de concertation, projets ...) ;
 facteurs liés à l’accompagnement éducatif (rôle de la famille, du tissu associatif, de tout ce qui dépend du péri-scolaire...).

Il confirme aussi l’existence de différences sensibles selon les zones/secteurs du département : pas de généralisation hasardeuse donc, mais nécessité de bien distinguer les différents territoires et notamment de bien localiser et caractériser ceux qui conjuguent le plus de difficultés pour y renforcer les mesures de remédiations.

Le rôle du collectif EQNV

Sur les bases de ce rapport, le collectif EQNV pourrait s’inscrire dans la proposition du Conseil Général de travailler à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un projet éducatif départemental et accepter de s’engager et de s’impliquer dans une démarche collective visant à la remédiation des difficultés structurelles et territoriales mises en exergue par le rapport, en commençant par les territoires les plus fragiles.
Mais le collectif affirme qu’une telle démarche ne pourra exister et déboucher qu’avec l’engagement technique et budgétaire concomitant et convergent de l’Etat, par l’intermédiaire du Rectorat et du Minsitère de l’EN, et des collectivités territoriales à tous les niveaux : départements, secteurs scolaires, communes. Et ce, est-il nécessaire de le dire, dans le respect des compétences et de l’identité de chacune des structures administratives et politiques et dans le respect des règles qui régissent le statut des personnels, les programmes et le fonctionnement du service public de l’Education Nationale.

EQNV  : créé en 2002 pour traiter des difficultés de l’école dans le 89, ce collectif regroupe des organisations syndicales ouvrières, de la fonction publique et de l’éducation nationale, des associations péri-scolaires, des mouvements pédagogiques, la FCPE). La FSU 89 et ses syndicats départementaux en sont membres très actifs depuis le début.

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