Pas toujours facile d’être élu du personnel au CA de son établissement.

– D’abord, y a l’aspect technique qui rebute parfois : on a beau avoir assisté au stage SNES sur les CA, quand vient l’heure de décrypter le budget de l’établissement ou le compte financier, on se sent un peu léger et on fouille dans le courrier de S1 pour savoir à quoi peuvent bien correspondre ces fichus chapitres A, B, C, .... Z !

– Ensuite, y a l’aspect politique : autoriser un prélèvement sur tel chapitre pour alimenter tel autre, n’est-ce pas déjà faire le jeu de l’autonomie des établissements ? Voter la répartition de la dotation horaire globale n’est-ce pas entériner la dégradation des conditions d’enseignement ? Accepter un contrat de maintenance informatique n’est-ce pas mettre le doigt dans la privatisation du service public ?

– Et puis, y a aussi l’aspect stratégique : peut-on tout négocier ? Doit-on rester intransigeant ? Ne doit-on pas lâcher sur tel sujet pour mieux gagner sur tel autre ?

– Et n’oublions pas l’aspect syndical : dur dur de réunir des collègues non-élus pour solliciter leurs avis et questions. On se sent un peu seul parfois pour prendre les décisions.

– Et enfin, y a l’aspect relationnel : les empoignades avec le chef d’établissement, l’intendant ou les parents d’élèves, les fous rires quand les langues fourchent mal à propos, la convivialité parfois aussi quand on a l’impression que le CA a bien « bossé » et, quelquefois, les insultes des collègues. Comme à la suite du dernier CA à Fourier. « Garces », c’est ainsi qu’ont été qualifiées 2 élues SNES qui avaient eu le tort, aux yeux du coordonnateur de discipline, de poser en CA le problème de l’obsolescence et de la vétusté du matériel informatique de la section tertiaire. Garces d’avoir mis en avant l’intérêt des élèves de Fourier. Garces de persister dans leur souci de l’amélioration des conditions de travail et d’études dans la section STT.

Y a des moment, faut rester zen pour continuer à se dire qu’on est élu de tous les personnels...

Pascale Marlin