Accueil > Technique > Départements > Yonne > Archives > Unes de l’année scolaire 2003-2004 > Le paradoxe : moins d’adhérents au SNES-89 mais toujours autant d’audience !

Au niveau national, le SNES compte 67 294 adhérents au 16 avril 2004 (soit 90,5% de l’effectif total de l’an dernier). 20 000 collègues syndiqués en 2002-2003 n’ont pas renouvelé leur adhésion.

Ces chiffres de la syndicalisation doivent nous interpeller.

Là où nous devons surtout nous interroger c’est sur le taux de non-renouvellement : 26,9% des adhérents 2002-2003 ne se sont pas re-syndiqués (31 collègues sont dans ce cas dans l’Yonne).

Cotisations 2002-2003 (1) Adhérents présents rentrée 2003 (2) A jour au 16 avril 2004 (3) % des cotisations 2002-2003 % des adhérents rentrée 2003 Non à jour au 16 avril 2004 (4)
COTE D’OR 628 626 561 89.3% 89.6% 57
NIÈVRE 201 213 185 92.0% 86.9% 15
SAÔNE ET LOIRE 661 668 581 87.9% 87.0% 75
YONNE 344 352 307 89.2% 87.2% 31

L’enquête « 1 000 coups de fil » menée par le S4 n’apporte pas de réponse unique à la désaffection de ces collègues. Certes, la manière dont le SNES et la FSU ont géré le mouvement du printemps dernier est une des causes du non renouvellement ; mais chez certains collègues seulement et pour des raisons opposées : en gros, la moitié de ceux qui n’ont pas réadhéré suite au mouvement avance que le SNES a été trop « mou », alors qu’une autre moitié estime qu’il est allé trop loin. A noter, pourtant, que parmi les nouveaux adhérents, si l’on compte, comme chaque année, un contingent important de néo-recrutés, la stratégie du SNES en mai-juin dernier a convaincu des syndiqués qui nous avaient quittés de reprendre leur place dans le SNES. Difficile de tirer de tout cela des conclusions vraiment pertinentes pour la gestion des actions à venir !

Outre les déçus de l’action syndicale, ce sont surtout les jeunes collègues qui ont déserté (la tranche 25-35 ans). On peut voir là la sanction de l’efficacité du SNES dans l’aide et le conseil à la gestion des carrières et des mutations. Leurs problèmes résolus, des collègues n’estiment plus nécessaire d’adhérer. On peut regretter cette attitude « consumériste » à l’égard du syndicat, mais la réalité est là !

Sans tirer un trait sur les adhésions à venir dans les 2 mois qui restent, il est probable que nous serons moins nombreux au SNES cette année que l’an passé.

En 7 ans, entre septembre 1997 et avril 2004, le SNES 89 a perdu 40% de son effectif (nous étions 500 adhérents en 1997). Il est bien évident que cette baisse questionne les membres du secrétariat départemental !

 Inutile d’insister sur les préoccupations financières : le SNES ne vit (donc ne finance ses actions, ses publications, ...) que grâce aux cotisations de ses membres. A ce jour, il reste sur le compte chèque postal du S2-89 200 euros. Nous vivons à crédit, notamment auprès du SNUipp 89 dont nous utilisons les machines et le papier pour imprimer nos publications (nous lui devons 1 300 euros !). Cela ne peut durer éternellement sans mettre gravement en cause nos possibilités d’action.
 Ces menaces qui pèsent sur notre liberté d’action sont préoccupantes : comment continuer à informer, à organiser des stages syndicaux, etc, quand les cotisations ne rentrent plus ?

Car, le paradoxe est que, comme les autres sections départementales, si le SNES 89 perd des adhérents, il ne perd que très peu en audience auprès des collègues : les résultats aux élections professionnelles sont sensiblement identiques (les élections anticipées à la CAPA des agrégés en janvier dernier ont même donné un siège de plus au SNES), les collègues nous sollicitent toujours autant, que ce soit pour des problèmes individuels ou collectifs, bref, globalement, la confiance et la crédibilité accordées au SNES, y compris dans l’Yonne, ne semblent pas entamées. Il y a une demande et une attente toujours aussi fortes de l’action du SNES.

Reste que le geste d’adhérer se fait moins !

Pourtant, tous les mouvements de ces derniers mois, dans la culture, l’éducation, la recherche, l’énergie, les sans-emplois, ..., montrent que les syndicats tiennent une place essentielle dans le mouvement social et qu’ils sont une force de mobilisation considérable et des interlocuteurs incontournables du gouvernement et des ministères.

Que ce soit aux niveaux national ou départemental, le SNES comme la FSU ont fait le choix d’un « syndicalisme de syndiqués » et non de militants. Il nous faut réfléchir « urgemment » à comment impliquer davantage de collègues dans la vie syndicale, à les convaincre que l’action par délégation n’a qu’un temps et qu’ils ont toute leur place au SNES.

Fédération Syndicale Unitaire