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Entre répression et éducation

Que fait la police ? Que doit faire l’école ?

Par David Chynel

paru le samedi 18 décembre 2004

Le jeudi 21 octobre 2004, une opération de fouille systématique était organisée au collège de Chablis à la recherche de stupéfiants. Six classes de quatrième étaient ainsi visitées par les gendarmes, aidés de leurs chiens. La même opération vient de se dérouler au collège de Toucy.

Cet événement n’a guère choqué ni les parents, ni les enseignants, il est pourtant révélateur d’un état d’esprit qui voudrait que l’on résolve les problèmes de violence et de drogue tout simplement par la répression.

Comme lors de l’élection présidentielle de 2002, les médias, en reprenant quelques événements spectaculaires mais peu révélateurs, et des statistiques brutes, dressent une situation inquiétante : augmentation des incivilités et des actes violents.

Nos dirigeants politiques répondent en mettant en place une coopération renforcée entre chefs d’établissement et police, ou martèlent qu’ils vont restaurer l’autorité des professeurs en leur donnant plus de poids dans les conseils de discipline ou en réintroduisant les sanctions collectives.

Parallèlement, le nombre d’adultes présents devant les élèves est en régression constante, la situation sociale de certaines familles est de plus en plus difficile, les jeunes ont toujours des difficultés à s’insérer dans la vie active et à comprendre une société dans laquelle ils ne trouvent pas leur place.

Plutôt que d’accompagner les élèves en difficulté scolaire ou sociale, ou tout simplement d’aider les jeunes à passer la période tourmentée qu’est l’adolescence, notre société n’est-elle pas en train de faire le choix d’une solution à court terme et qui tente de gommer les problèmes de la société ?

N’est-il pas de notre devoir de nous opposer à ce genre de pratiques qui, loin de restaurer l’autorité des enseignants, la discréditent en faisant rentrer les forces de l’ordre dans nos établissements ? Quelles images vont avoir ces élèves de l’école dans laquelle la police vient les fouiller comme s’ils étaient des délinquants ?

David Chynel (lycée Fourier, Auxerre).