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Le mouvement déconcentré : tableaux et analyses (1999-2003)

Un bilan des mouvements de 1999 à 2003

mars 2005

Construire un nouveau mouvement national

Un mouvement globalement moins fluide

Au-delà des phénomènes généraux qui ne peuvent être réglés uniquement par le mouvement et sont liés à l’insuffisance des recrutements (cf. L’US Mutations 2004, page 15 : article « capacités d’accueil et postes »), ou à la pénibilité accrue de certaines formes d’exercice du métier (difficultés de pourvoir les postes de certains établissements ou correspondant à des fonctions particulières...), la structure du mouvement actuel pose à la fois un problème de fluidité globale, un problème de fluidité localisé aux frontières des académies, et de « rendement » moindre à l’intra (taux de satisfaction en chute libre depuis 1999, multiplication du nombre des postes vacants après mouvement).

 1. A l’inter : le poids de la mutation en aveugle et l’impact du volume des recrutements

* Depuis 1998, le volume des demandeurs titulaires a baissé globalement d’1/5e. Demander à l’inter l’entrée dans une académie, sans aucune garantie de ce que l’on pourrait obtenir à l’intra, continue, de toute évidence, à dissuader nombre de demandeurs. Or, moins il y a de demandeurs, moins il y a de possibilités de mutations.

* De plus, le mouvement en deux temps a éliminé les possibilités d’entrer dans les académies traditionnellement demandées en obtenant des postes peu demandés (titulaire académique, titulaire remplaçant, département moins attractif d’une académie). L’entrée simple dans une académie a « globalisé » les barres, avec une forte ten- dance à la hausse, sauf pour les académies tradition- nellement peu demandées. Ce problème de la « porosité » des académies, ainsi que le reconnaît le ministère, est structurel : la mécanique en deux temps réduit la fluidité du mouvement.

* Le taux de satisfaction (% des titulaires mutés dans leurs voeux) reste inférieur depuis trois ans à celui de 1998, alors que le nombre de demandeurs est en hausse depuis
2001. L’embellie constatée en 2003 (hausse du taux de satisfaction) confirme l’ensemble des analyses : l’augmentation des capacités d’accueil (conséquence directe de l’augmentation des recrutements) et l’augmentation de la demande fluidifient le mouvement et améliorent les taux de satisfaction.

Tableau 1
Satisfaction des demandes aux mouvements inter (1998-2003)

 2. Répartition des sortant d’IUFM sur le territoire national : les grands déséquilibres structurels persistent

* Une tendance lourde : la concentration dans quelques académies

Depuis 2000, un rééquilibrage progressif de la répartition des capacités d’accueil entre les académies a corrigé en partie le grand déséquilibre de 1999, sans toutefois rendre vraiment accessibles les académies restées très peu « ouvertes » (Besançon, Clermont, Limoges, Rennes, Bordeaux...). La répartition des affectations par académie confirme une tendance structurelle : la concentration de près de la moitié des sortants d’IUFM dans quatre académies.

Tableau 2
Affectations des sortants de l’IUFM (1998-2003)

* Les vagues de départs en retraite massifs contribuent à ce rééquilibrage progressif à l’oeuvre lors des derniers mouvements. A cet égard, la baisse des recrutements (concours 2003, puis budget 2004) ne pourra que se traduire par une baisse des capacités d’accueil, donc par une fluidité globale moindre (cf. point n° 1). De plus, les restrictions nouvelles apportées au rapprochement de conjoints (réduit à quelques académies au lieu de porter sur l’ensemble des voeux formulés par les stagiaires) ne pourra que dégrader la qualité des premières affectations au mouvement 2004.

* L’impact des « 50 points IUFM »

Dans ce contexte, le rôle de cette bonification est complexe : de toute évidence, on peut en partie lui attribuer le fort taux d’affectation en voeu 1, et la baisse du taux d’extension à l’inter (mais dans le cadre des 30 voeux possibles couvrant la totalité des académies). En même temps, dans la répartition des grandes masses, son impact est marginal.

* Le « rendement » des « 50 points IUFM » en 2003 est équivalent à celui de 2000, année de la création de cette bonification. Près de 40 % des stagiaires 2001 et 2002 s’en étaient réservé un éventuel usage ultérieur. Ces derniers sont donc entrés en concurrence avec les stagiaires 2002/2003.

* Enfin, ces 50 points expliquent aussi la baisse des mutations chez les titulaires à faible barème (1 an de TZR : 30 pts, 4 ans de poste fixe : 40 pts) : il est clair que des stagiaires 2002/2003 et des ex-stagiaires des mouvements 2001 et 2002 sont passés devant de jeunes titulaires, sans parler de ceux qui ont « grillé » ce « joker » depuis 2000.

Tableau 3
Utilisation des 50 points IUFM à l’inter 2003

 3. A l’intra, un mouvement en perte de mobilité : la chute des taux de satisfaction

* Même à l’intra, il devient de plus en plus difficile de muter

Parallèlement à la baisse des taux de satisfaction depuis 1999, le différentiel entre le % des titulaires parmi les demandeurs et le % des titulaires parmi les mutés s’accroît : 15,3 points en 1999, 18,1 points en 2000, 20 points en 2003, dans un contexte marqué par l’explosion des réaffectations obligatoires par mesure de carte scolaire (suppression de milliers de postes de remplacement).

* Les postes à l’intra

Moins les recteurs créent de postes, plus ils profilent, moins le mouvement est fluide.

1999-2002

* Trois constats peuvent être établis

 Un effet de ciseaux sur 4 ans : moins de postes injectés, plus de postes non pourvus après mouvement.

 Moins il y a de postes injectés dans le mouvement, moins il y a de mutations (cf. baisse des taux de satisfaction à l’intra). En cause : les politiques rectorales d’implantation des postes.

 Le développement (en chiffre absolu et en %) du nombre de postes restant vacants après le mouvement intra.

* Trois principaux éléments d’explication

 La pénurie des recrutements (cf. L’US Mutations, page 15).

 La mécanique du mouvement en deux temps amplifie les déséquilibres entre les académies : les frontières académiques étant closes dès l’inter, il n’est plus possible à l’intra de mieux répartir nationalement la pénurie des titulaires.

 La politique de profilage (cf. ci-après).

2003

* Un renversement de tendance ?

Deux éléments expliquent l’amélioration du taux de couverture des postes :

 de nombreux recteurs amplifient leur politique de déprofilage des postes PEP ;

 des milliers de suppressions de postes de remplacement avec repli autoritaire sur poste en établissement.

* La politique de profilage des recteurs (les « PEP » : postes à exigences particulières)

La part des postes PEP dans les postes vacants est considérable : ce sont les postes pour lesquels il n’y a pas de candidat, ou pour lesquels aucune candidature n’est agréée par l’administration.

Le tableau ci-dessous est établi à partir des données du mouvement 2001 incluant les mouvements PLP et EPS.

Tableau 6
Situation des postes difficiles au mouvement 2001

Les propres chiffres du ministère sont sans appel : plus les postes sont profilés, plus les bonifications de sortie sont élevées, plus les postes restent vacants ; ils n’attirent pas les candidats à hauteur de la rotation des titulaires.

L’essentiel, ce sont bien les conditions de travail et leur amélioration.

Fédération Syndicale Unitaire