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Bac pro en 3 ans : les projets ministériels

Vers une fusion des préparations BEP et bac pro.

paru le dimanche 23 décembre 2007

Le ministre Darcos vient de décider unilatéralement de changer l’organisation des baccalauréats professionnels et des BEP : le BEP en 2 ans et le bac pro en 2 ans seront remplacés par un bac pro qui sera préparé en 3 ans.

Non seulement aucune concertation n’a été mise en œuvre, mais cette décision arbitraire va à l’encontre des rapports de l’Inspection Générale sur l’expérimentation menée jusqu’à présent. Le diplôme du BEP sera remplacé par une vague certification, sans valeur aucune sur le marché de l’emploi. Des filières entières seront concernées dès la rentrée prochaine sans que, à ce jour, on connaisse les sections maintenues ou fermées.

Comment aider, dans ces conditions, les élèves de 3ème à « bâtir leur parcours de formation », à l’heure où on nous rebat les oreilles avec l’obligation, pour les professeurs principaux des classes de 3ème, de conduire un entretien personnalisé avec l’élève et sa famille à ce sujet ???

Nous dénonçons cette démarche qui oblige les enseignants à se substituer aux Conseillers d’Orientation Psychologues (COP).

Comment remotiver des élèves si on ne peut plus leur proposer une filière en deux ans, pendant laquelle beaucoup reprenaient goût au travail et décidaient ensuite de poursuivre en bac professionnel ? Des jeunes peuvent ainsi accéder à des diplômes supérieurs grâce à l’acquisition de diplômes intermédiaires. Le BEP permet aussi à certains élèves de se réorienter vers les filières technologiques, grâce à un dispositif d’adaptation, puis de poursuivre vers le supérieur (BTS), ce que permet avec difficulté le bac professionnel. La suppression des BEP implique, de fait, la suppression de tels dispositifs passerelles.

De surcroît, on peut craindre que ne se développent les certifications professionnelles en lieu et place de diplômes nationaux pour les jeunes quittant le cursus avant la fin des trois années.

Le gel de toute réforme des bacs STI ne préfigure-t-il pas, à plus ou moins long terme, la fusion des bacs technologiques et professionnels ?

Nous nous opposons au projet ministériel touchant les bacs professionnels. Dans les deux cas, les économies budgétaires ainsi programmées sont à peine déguisées. Il est clair que ces réformes auraient pour conséquence, à terme, la suppression de 25% de postes de PLP.

Un premier rassemblement a eu lieu devant le rectorat de Dijon mercredi 19 décembre 2007, à l’appel de toutes les organisations syndicales bourguignonnes, pour exiger l’abandon du projet Darcos, et demander le maintien de toutes les sections de BEP et de tous les bacs professionnels.